(New York) La Bourse de New York a terminé sur un bond mercredi, rassérénée par les déclarations de Jerome Powell, le patron de la Fed, qui a signalé la possibilité d’une modération des hausses de taux dès la prochaine réunion monétaire.

En gagnant plus de 700 points ou 2,2 %, à 34 589,77 points, l’indice Dow Jones est sorti du « bear market », le marché baissier où il était entré en septembre en perdant 20 % depuis son dernier sommet. Le NASDAQ, à dominante technologique, a bondi de 4,4 %, à 11 468 points, et le S&P 500, de 3,1 %, à 4080,11 points.

Le président de la Banque centrale américaine a confirmé ce que les marchés boursiers attendaient.

Lors d’un discours, suivi d’une séance de questions à la Brookings Institution à Washington, Jerome Powell a signalé qu’une hausse des taux plus modérée que les précédentes était en vue pour la prochaine réunion monétaire du 14 décembre.

« Le moment de ralentir le rythme des hausses de taux pourrait intervenir dès la réunion de décembre », a déclaré M. Powell, tout en indiquant qu’une politique monétaire « restrictive » resterait de mise « pendant un certain temps » pour juguler une inflation qui reste « trop forte ».

Cela présage, comme l’anticipent les investisseurs, une hausse des taux au jour le jour d’un demi-point de pourcentage plutôt que de trois quarts de point comme les quatre fois précédentes.

Désormais, un relèvement de 50 points de base dans deux semaines est en effet le scénario privilégié par 77 % des investisseurs, contre 66 % mardi, selon les mesures des instruments des marchés à terme par CME.

« Plusieurs points étaient importants dans sa déclaration : les hausses de taux plus modestes à l’avenir, leur niveau qui restera restrictif pendant un moment, mais il a aussi signalé le fait que les emplois vacants étaient moins nombreux, ce qui marque un refroidissement recherché du marché de l’emploi, et surtout, il a affirmé qu’un atterrissage en douceur de l’économie était ‟très plausible” », a résumé pour l’AFP Peter Cardillo, de Spartan Capital.

Le marché a immédiatement réagi positivement à ce discours, l’indice élargi S&P 500, le plus représentatif du marché américain, s’installant confortablement au-dessus des 4000 points.

« C’est une bonne indication signifiant que la Fed a donné un feu vert à la renaissance de fin d’année du marché boursier », a commenté Peter Cardillo.

Le dollar s’est nettement replié vu ce ton conciliant de M. Powell, le billet vert lâchant 0,84 % face à l’euro, et les rendements obligataires à 10 ans se sont détendus à 3,63 %, au lieu de 3,74 % la veille.

Avec sa moins forte exposition au secteur technologique et des bénéfices bancaires décevants, la Bourse de Toronto n’a pas rebondi aussi radicalement que les indices américains.

Le dollar canadien s’est pour sa part apprécié face à la faiblesse du billet vert américain.

La journée a pourtant été émaillée d’indicateurs mitigés.

Le Livre beige de la Fed a montré une activité économique stagnante au cours des six dernières semaines et un rythme d’inflation un peu ralenti. Mais « de nombreux contacts ont exprimé une plus grande incertitude ou un pessimisme accru concernant les perspectives », signale encore le rapport.

Alors qu’on attend les chiffres officiels de l’emploi aux États-Unis vendredi, les embauches par les entreprises privées en novembre ont été bien plus faibles qu’attendu, à 127 000, le plus fort ralentissement depuis près de deux ans, selon l’enquête mensuelle ADP/Stanford Lab.

Par ailleurs, le département du Commerce a révisé à la hausse la croissance du produit intérieur brut au troisième trimestre, à 2,9 % en rythme annualisé, grâce notamment à des dépenses de consommation plus fortes qu’on l’avait précédemment estimé.

Enfin, dans un nouveau signe du refroidissement du marché immobilier, les promesses de ventes de logements ont chuté en octobre de 4,6 % et de 37 % depuis un an.

Tous les secteurs ont conclu dans le vert, les technologies de l’information en tête (+ 5 %).

Avec La Presse Canadienne