(New York) La Bourse de New York a terminé sur une note contrastée vendredi, marquée par un marché privé d’intervenants, au lendemain d’un jour férié (Action de grâce) et à la veille d’un week-end.

Le Dow Jones a gagné 0,45 %, tandis que l’indice NASDAQ a perdu 0,52 % et que l’indice élargi S&P 500 a fini proche de l’équilibre (-0,03 %).

« C’était une séance calme aujourd’hui », a commenté Nick Reece, de Merk Investments.

Amputée de trois heures par rapport à une séance ordinaire, elle était ainsi prise en sandwich entre le jour férié de l’Action de grâce, jeudi, et le week-end.

Faute d’investisseurs, la place new-yorkaise n’a pu s’appuyer sur aucune nouvelle économique notable, en l’absence de nouvel indicateur macroéconomique.

La semaine prochaine devrait être plus animée, a annoncé Nick Reece, avec au programme, notamment, l’indice des prix PCE ainsi que les baromètres d’activité ISM et PMI, jeudi, puis le rapport mensuel sur l’emploi, vendredi.

Les derniers chiffres macroéconomiques américains témoignent d’un ralentissement de plus en plus net.

Plusieurs banquiers centraux ont plaidé, ces derniers jours, pour une décélération du resserrement monétaire, afin d’éviter une récession brutale, ce qui a séduit les opérateurs et permis aux indices de faire bonne figure.

Mais, pour Nick Reece, « nous sommes encore dans un rebond propre aux marchés baissiers » (« bear market rally »), c’est-à-dire une parenthèse, avec une direction à moyen terme toujours vers le bas.

La perspective d’une possible récession en 2023 « reste un frein pour le marché », de même que la Fed, qui même si elle pourrait lever le pied n’en a pas pour autant fini de relever ses taux.

Le Dow Jones a tiré son épingle du jeu vendredi grâce à plusieurs valeurs dites défensives, c’est-à-dire considérées comme moins sensibles à la conjoncture économique.

La santé, avec la mutuelle UnitedHealth (+1,49 %), plus importante pondération du Dow Jones, ou le laboratoire Merck (+0,64 %), ou l’industrie, de Honeywell (+0,52 %) à 3 m (+0,81 %), ont ainsi été des secteurs recherchés.

En plein « Black Friday », journée traditionnellement marquée par des soldes monstres, le géant de la grande distribution Walmart a progressé (+0,43 % à 153,07 dollars).  

Selon les données du cabinet Captidy, l’enseigne est arrivée en tête des recherches liées aux soldes sur l’internet, devant Amazon.

Apple a lui été fui (-1,96 % à 148,11 dollars) alors que l’usine géante de Zhengzhou, en Chine, plus grand site de fabrication d’iPhone au monde, vient d’être secouée par un important mouvement social qui perturbe la production du téléphone.

Selon les estimations de Wedbush Securities, les ventes d’iPhone durant le Vendredi fou devraient être inférieures de 20 % à celles de l’an dernier, « pour l’essentiel du fait des approvisionnements » insuffisants pour répondre à la demande.

La résurgence de la pandémie de coronavirus en Chine pénalisait les sociétés chinoises cotées à Wall Street, notamment les géants du commerce en ligne Alibaba (-3,82 %) et JD.com (-5,32 %) ou le constructeur de véhicules électriques XPeng (-3,28 %).

L’éditeur de jeux vidéo Activision Blizzard (-4,07 % à 73,47 dollars) a mal vécu l’annonce, par le site Politico, que l’agence américaine de protection des consommateurs CFTC se préparait à contester en justice son rachat par Microsoft.

Manchester United (+12,82 % à 21,21 dollars), coté à New York, a continué à profiter de l’annonce, mardi, de la famille Glazer, propriétaire du club de football, qui envisage de le mettre en vente.

À la Bourse de Toronto

La Bourse de Toronto a clôturé en hausse, vendredi, ses différents secteurs se partageant gains et pertes, pendant que les grands indices américains ont clôturé en ordre dispersé au terme d’une séance écourtée.

Avec la fermeture de la Bourse de New York en début d’après-midi, comme la tradition le veut au lendemain du congé de l’Action de grâce, la journée a été plus lente pour les marchés des deux côtés de la frontière, a souligné John Zechner, président et gestionnaire principal des actions chez J Zechner Associates.

Alors que les marchés sont dans une période calme en ce long week-end de congé aux États-Unis, M. Zechner a expliqué que c’était historiquement une période forte de l’année.

« En cette saison, nous sommes dans la période la plus forte de l’année. Cela a donc été un vent arrière pour les marchés ces derniers temps », a-t-il indiqué.

L’indice composé S&P/TSX du parquet torontois a gagné 39,70 points pour terminer la journée avec 20 838,77 points, après avoir montré plus tôt dans la séance une hausse de plus de 100 points.

Il y a beaucoup de choses à faire le Vendredi fou pour de nombreux détaillants, a indiqué M. Zechner — la saison des bénéfices a été mitigée pour les principaux détaillants, les enseignes à bas prix faisant mieux que les magasins haut de gamme.

« Cela a été un peu révélateur, a-t-il estimé. Évidemment, ce qui se passe dans cet environnement, c’est que les gens se déplacent un peu vers le bas […], ils vont chez les détaillants à prix réduit, ils ne vont pas dans le haut de gamme. »

La réalité est que la croissance économique ralentit à mesure que les taux d’intérêt augmentent, a poursuivi M. Zechner, même si les données économiques sont un peu en retard pour le montrer.

« Les gens s’en tiennent un peu plus aux nécessités et c’est aussi ce qu’on voit sur le marché boursier. »

M. Zechner a affirmé qu’il s’attendait à ce que la publication des bénéfices des banques au Canada, la semaine prochaine, permette d’avoir une meilleure idée de la situation des consommateurs.

Sur le marché des devises, le dollar canadien s’est négocié au cours moyen de 74,76 cents US, en baisse par rapport à celui de 74,97 cents US de jeudi.

La Presse Canadienne