(New York) Les cours du pétrole sont repartis de l’avant mardi, stimulés par l’incertitude qui règne autour de la stratégie de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), et à l’approche de l’entrée en vigueur de l’embargo européen sur le brut russe.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en janvier, a gagné 1,04 %, pour clôturer à 88,36 dollars.

Le prix du West Texas Intermediate (WTI) américain, également avec échéance en janvier, a lui pris 1,13 %, à 80,95 dollars.

« Les prix du brut continuent à rebondir après le démenti saoudien, hier, d’un possible relèvement de la production de l’OPEP + », soit l’OPEP et ses alliés de l’accord OPEP+, a commenté Edward Moya, d’Oanda, dans une note.

Le ministre de l’Énergie saoudien Abdelaziz ben Salmane avait réfuté lundi l’information du Wall Street Journal faisant état de discussions autour d’une possible hausse des volumes produits par le cartel, allant jusqu’à 500 000 barils par jour.

« Le fait que les prix du pétrole aient chuté de 10 dollars la semaine dernière me fait penser que l’OPEP va laisser sa production inchangée » et non la relever lors de sa prochaine réunion, le 4 décembre, a expliqué Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.

« Cela ne me surprendrait pas non plus qu’ils essayent de réduire une nouvelle fois leur production », poursuit l’analyste. Le groupe avait annoncé, début octobre, une baisse de ses volumes de deux millions de barils par jour à compter de novembre.

« Le récent décrochage des prix a été excessif, selon nous », ont fait valoir les analystes de Commerzbank, dans une note. « Le marché devrait se tendre de façon notable avec la réduction de la production de l’OPEP+ (décidée en octobre) et l’entrée en vigueur de l’embargo contre la Russie. »

Selon le Wall Street Journal, les États-Unis et leurs partenaires européens espèrent parvenir à un accord dès mercredi pour définir le prix plafond appliqué aux exportations de pétrole russe.

Ce mécanisme, promu par les États-Unis, permettrait aux Russes de continuer à exporter leur or noir et échapper ainsi à l’embargo européen, pour peu qu’ils ne le vendent pas au-delà d’un certain prix, autour de 60 dollars selon le Wall Street Journal.

Les opérateurs « attendent de voir à quel niveau va se situer ce prix et quel effet cela aura sur le marché », selon Andy Lipow.

À la veille de la publication de l’état des stocks américains aux États-Unis, les analystes tablent sur une nouvelle contraction sensible, qui offrirait un soutien supplémentaire aux cours.

« Ce ne serait pas vraiment une surprise parce que les raffineurs en ont fini avec la période de maintenance et les marges sur l’essence et le gazole sont tellement bonnes qu’ils vont vouloir tourner à pleine capacité », estime Andy Lipow.