(Moscou) Le Kremlin a estimé jeudi que la baisse draconienne de production de l’OPEP+ annoncée la veille « stabilisera le marché pétrolier », après que les États-Unis ont accusé l’organisation de « s’aligner avec la Russie » en prenant une telle décision.

« Les décisions qui ont été prises visent à stabiliser le marché pétrolier », a affirmé à la presse le porte-parole de la présidence russe Dmitri Peskov.

« Certains pays comprennent l’absurdité des décisions poussées par les États-Unis », a-t-il ajouté, au moment où Washington souhaite imposer un plafonnement du prix du pétrole russe.

Mercredi, les représentants des treize membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et leurs dix alliés avaient annoncé une coupe drastique, de deux millions de barils par jour en novembre, à l’issue d’une réunion à Vienne.

Cette annonce a fortement déplu à Washington, où le président américain Joe Biden s’est dit « déçu » de la décision « à courte vue » de l’organisation.

« L’OPEP+ s’aligne avec la Russie », a fustigé plus tard la porte-parole de la Maison-Blanche Karine Jean-Pierre, dénonçant « une erreur ».

Cette coupe importante dans la production d’or noir pourrait faire flamber les prix du brut au bénéfice des pays producteurs, dont la Russie, qui a besoin des ventes d’hydrocarbures pour financer son intervention militaire en Ukraine.

En parallèle, les États-Unis essaient d’entraîner les autres pays du G7 et d’autres pays importateurs de pétrole russe à imposer un plafonnement sur son prix d’achat pour limiter les revenus de Moscou.

Mais cette initiative reste à ce stade largement hypothétique, l’Inde et la Chine — deux gros importateurs de pétrole — ne semblant pas disposées à soutenir une telle mesure à ce stade. Ces deux pays bénéficient en effet de prix au rabais sur le pétrole exporté de Russie.