(New York) La Bourse de New York a clôturé modestement dans le rouge mercredi, regagnant du terrain à la fin d’une séance bien plus négative, du fait de la remontée des taux obligataires et après le vif rebond du début de semaine.

L’indice Dow Jones a cédé 0,14 % à 30 273,87 points, le NASDAQ a lâché 0,25 % à 11 148,64 points et le S&P 500 0,20 % à 3783,28 points, alors que les trois indices étaient en chute de plus de 1 % en journée.

« Ce matin, le marché était dans une phase de prudence face aux discours d’éventuel pivotement de la Fed sur les hausses de taux, mais ensuite les actions sont bien remontées », a résumé pour l’AFP Karl Haeling de LBBW.

Les taux sur les bons du Trésor sont repartis à la hausse, alors qu’ils avaient reculé ces dernières séances, misant sur une Réserve fédérale possiblement plus clémente sur les relèvements de taux d’intérêt à la suite de plusieurs indicateurs économiques américains médiocres. Ils s’élevaient à 3,74 % contre 3,63 % à 16 h pour les bons à dix ans.

Malgré ces tensions obligataires, les actions ont lentement regagné du terrain en fin de journée : « Je pense que nous sommes dans un schéma d’attente avant le rapport sur l’emploi américain vendredi », a suggéré Karl Haeling.  

L’analyste signalait en outre, qu’après un marché survendu en fin de semaine dernière, les investisseurs se positionnaient peut-être dans l’expectative de deux autres évènements importants : l’indice d’inflation CPI de septembre, qui sera publié la semaine prochaine, et le début de la saison des résultats d’entreprises.

Sur le front de l’énergie, les prix du brut ont accéléré après la décision, annoncée mercredi, de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et de leurs alliés de l’accord OPEP+ de réduire leur production de deux millions de barils par jour.

Le prix du baril de Brent a gagné 1,70 % à 93,37 dollars, au plus haut depuis le 15 septembre. Le WTI américain a pris 1,43 % à 87,76 dollars.

Au rang des indicateurs, l’économie américaine a continué de créer solidement des emplois en septembre, selon l’enquête ADP sur les embauches du secteur privé (+208 000, plus que prévu).

Les investisseurs attendent les chiffres officiels du marché du travail vendredi : le taux de chômage de septembre est prévu rester stable par rapport à août, à 3,7 %, et 275 000 créations d’emplois sont anticipées.  

Du côté des services, la croissance de l’activité est restée globalement stable à 56,7 % en septembre, affichant un niveau un peu meilleur que prévu, selon le baromètre de la fédération professionnelle ISM.  

Grâce notamment à ces données favorables, le dollar a repris du poil de la bête et a fait reculer la devise européenne de 1 %, à 0,9884 dollar pour un euro à 16 h.

À la cote, le secteur de l’énergie, portée par la hausse des prix du brut, a caracolé en tête (+2,06 %) avec des hausses de plus de 4 % pour Exxon Mobil ou Halliburton, et de plus de 6 % pour Schlumberger.

Les technologies de l’information ont tiré leur épingle du jeu (+0,36 %). Snap, maison mère de Snapchat, a gagné 3,4 %.

Twitter a peu cédé de points (-1,35 % à 51,30 dollars) après avoir bondi de 22 % la veille à la suite du coup de théâtre d’Elon Musk. Le richissime et fantasque patron de Tesla a relancé son offre d’achat sur le réseau social à deux semaines d’un procès où il était poursuivi pour rupture de promesse d’achat.  

Ce revirement n’a pas empêché la juge chargée du contentieux entre Twitter et l’entrepreneur multimilliardaire d’indiquer que le procès était toujours à l’ordre du jour pour le 17 octobre, tant que les deux parties n’auraient pas demandé officiellement l’arrêt des procédures.

Le titre de Tesla a encore perdu 3,46 % à 240,81 dollars. Depuis vendredi, l’action a fondu de 9 %.

Toronto en recul

L’indice composé S&P/TSX du parquet torontois a reculé mercredi de 135,90 points pour terminer la journée avec 19 235,09 points. Il avait progressé mardi de près de 500 points mardi.

Après un début de semaine marqué par l’optimisme, les marchés ont commencé mercredi à enlever leurs lunettes roses, a noté Lyle Stein, président de Forvest Global Wealth Management.

La Banque d’Angleterre est récemment passée d’un resserrement quantitatif à un assouplissement quantitatif, et la banque centrale de l’Australie a aussi donné des signes de relâchement en annonçant une hausse de taux d’intérêt plus faible que prévu. Cela a laissé croire aux investisseurs que les banques centrales du Canada et des États-Unis pourraient s’engager dans cette voie, a estimé M. Stein.

« Le marché est hypersensible aux taux d’intérêt », a-t-il affirmé.

Mais même s’il est possible que cela change dans les semaines à venir, jusqu’à maintenant, la Banque du Canada semble en voie de continuer à s’engager sur le chemin promis, au moins dans une certaine mesure, a fait valoir M. Stein.

« Mon impression est qu’ils pourraient se montrer moins dynamiques qu’ils ne l’ont été il y a un mois », a-t-il dit.

Avec l’annonce d’une baisse de production imminente de la part de l’OPEP+, la pression à la baisse sur l’inflation pourrait commencer à s’amenuiser, a poursuivi M. Stein. Les prix de l’essence ont grandement alimenté l’inflation et les baisses de production pourraient entraîner une nouvelle hausse des prix à la pompe.

À la Bourse des matières premières de New York, le cours du pétrole brut a gagné 1,24 $ US à 87,76 $ US le baril, pendant que celui du gaz naturel a avancé de 9 cents US à 6,93 $ US le million de BTU.

Le prix de l’or s’est déprécié de 9,70 $ US à 1711,40 $ US l’once et celui du cuivre a perdu 1,5 cent US à 3,53 $ US la livre.

Sur le marché des devises, le dollar canadien s’est négocié au cours moyen de 73,31 cents US, en baisse par rapport à celui de 73,67 cents US de mardi.

La Presse Canadienne