(New York) Les cours du pétrole ont fini en forte progression lundi, le marché étant séduit par la possible réduction appuyée de la production du cartel OPEP+, qui se réunit mercredi pour décider du niveau choisi pour novembre.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre, dont c’était le premier jour d’utilisation comme contrat de référence, a gagné 4,36 %, pour clôturer à 88,86 dollars.

Le prix du baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, pour livraison en novembre, a lui pris 5,20 %, à 83,63 dollars, au plus haut en clôture depuis deux semaines.

« Les rumeurs selon lesquelles l’OPEP va discuter d’une réduction de production supérieure au million de baril [par jour] attendu […] a fait monter les cours », a expliqué, dans une note, Bart Melek, de TD Securities.

Les membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et leurs alliés de l’accord OPEP+ se réunissent mercredi à Vienne pour statuer sur le niveau de production du groupe pour novembre.

« Il y a des attentes fortes qu’ils annoncent la plus importante réduction de production depuis le début de la pandémie », a commenté Edward Moya, d’Oanda, dans une note.

En mai et juin 2020, le cartel avait amputé ses volumes de 9,7 millions de barils par jour au total pour aiguillonner les prix du brut, qui étaient tombés sous 20 dollars pour le WTI.

L’opération avait été un succès et les cours avaient quadruplé en moins de trois mois.

« L’OPEP ne va pas rester immobile et laisser les prix s’effondrer », affirme Phil Flynn, de Price Futures Group.

Pour autant, « il y a une pression politique croissante sur l’OPEP pour ne pas réduire plus que prévu », reconnaît l’analyste, sur fond de crise énergétique majeure en Europe et d’entrée en vigueur prochaine de l’embargo européen sur le pétrole russe, début décembre.

Pour M. Flynn, l’annulation de la réunion du comité technique de l’organisation, initialement prévue mardi avant la rencontre de mercredi, en est une illustration.

« Mais nous pensons que l’OPEP est déterminée à faire remonter les prix », selon l’analyste, notamment parce que le cartel a le sentiment que « les cours ont été maintenus artificiellement [à un niveau] bas par l’utilisation des réserves stratégiques un peu partout dans le monde. »

Plusieurs pays grands consommateurs d’or noir ont en effet choisi de libérer une partie de leurs réserves et dopé l’offre afin de soulager les cours.

Les stocks stratégiques américains ont ainsi fondu de près de 200 millions de barils depuis début septembre 2021 (198,7) et se situent désormais à leur plus bas niveau depuis plus de 38 ans.

Le fait que la réunion de l’OPEP+ ait lieu en présentiel, pour la première fois depuis mars 2020, fait penser à Edward Moya « qu’ils vont probablement y aller fort et diminuer de plus d’un million de barils par jour » leur production.