(Londres) Les prix du pétrole grimpaient à nouveau mercredi, après leur rebond de la veille, les inquiétudes sur l’insuffisance de l’offre et autour de la sécurité énergétique après les fuites sur les gazoducs Nord Stream reprenant le pas sur les craintes de récession.

Vers 16 h 25 GMT (18 h 25 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre grimpait de 3,15 %, à 88,99 dollars.  

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison le même mois, montait de 3,96 % à 81,61 dollars.

Le contrat à terme du TTF néerlandais, référence du gaz naturel en Europe, évoluait de son côté toujours en forte hausse mercredi d’environ 10 %, à 207 108 euros le mégawattheure (MWh) vers 16 h GMT.

Lundi, les deux gazoducs Nord Stream 1 et Nord Stream 2 reliant la Russie à l’Allemagne sous la mer Baltique ont été touchés par trois fuites majeures, précédées d’explosions sous-marines, près d’une île danoise.

Aucun des gazoducs n’était en service, l’Allemagne ayant suspendu la certification de Nord Stream 2 après l’invasion russe de l’Ukraine en février, et la Russie ayant cessé de fournir du gaz via Nord Stream 1 depuis fin du mois d’août.  

« Les dommages subis par les infrastructures ont renforcé les inquiétudes concernant la sécurité énergétique », expliquent les analystes d’UBS dans une note.

Les prix du brut comme du gaz naturel européen avaient alors rebondi, suite à ces incidents que la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a qualifié mardi d’actes de « sabotage ».

Ces fuites sont survenues en même temps que l’inauguration du gazoduc Baltic Pipe, d’une capacité de 10 milliards de m3 de gaz par an, construit pour réduire la dépendance des Européens au gaz russe. Au début de la guerre, la Russie fournissait environ 40 % des importations de gaz européennes.

Autre facteur de soutien des prix : les réserves commerciales de pétrole brut ont légèrement diminué la semaine dernière aux États-Unis, selon des chiffres publiés mercredi par l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA), alors que les analystes attendaient une forte hausse.

En parallèle, « les pannes liées aux conditions météorologiques aux États-Unis ont stimulé les pressions d’achat », affirme Stephen Brennock, de PVM Energy, alors que l’ouragan de catégorie 4 Ian se dirigeait mercredi vers la côte ouest de la Floride où il est attendu en début d’après-midi heure locale.

« Par précaution, les producteurs de pétrole en haute mer américains ont interrompu leur production à hauteur d’au moins 480 000 barils par jour, soit environ 30 % de l’offre de pétrole brut du golfe du Mexique », poursuit M. Brennock.

Pour Edward Moya, analyste chez Oanda, « compte tenu du contexte macro-géopolitique actuel » et des tensions sur l’offre, le brut pourrait se diriger à nouveau vers les 90 dollars le baril.