(Paris) Les Bourses mondiales ont rebondi mercredi après l’annonce du ralentissement de l’inflation américaine en juillet, les investisseurs anticipant un adoucissement de la politique de relèvement des taux directeurs de la Banque centrale américaine (Fed).

À New York, la Bourse a célébré le tassement de l’inflation, tirée par le secteur technologique.

L’indice Dow Jones a gagné 1,63 %, le NASDAQ a bondi de 2,89 % pour atteindre son meilleur score depuis fin avril et le S&P 500 a grimpé de 2,13 %, avançant à son plus haut niveau depuis trois mois.

La veille, les indices de Wall Street avaient été plombés par les avertissements pessimistes des fabricants de semi-conducteurs.

Les Bourses européennes ont clôturé en hausse, mais plus modestement. Francfort a gagné 1,23 %, Milan 0,95 %, Paris 0,52 % et Londres 0,25 %.

L’inflation a ralenti plus que prévu en juillet aux États-Unis — grâce notamment à la baisse du prix de l’essence à la pompe —, mais reste à un niveau très élevé.

Les prix à la consommation ont augmenté de 8,5 % sur un an, selon l’indice des prix à la consommation (CPI) publié mercredi par le département du Travail. Mais l’inflation sur un mois est nulle, ce qui signifie que les prix n’ont, contre toute attente, pas augmenté par rapport à juin.

« Les marchés ont poussé un ouf de soulagement », observe Pierre Bismuth, directeur général de Myria AM, qui souligne toutefois que « tout est bon à prendre au mois d’août pour les marchés, surtout pour sortir de la zone rouge » où se trouvent la plupart des indices boursiers depuis le 1er janvier.

L’inflation sous-jacente, qui exclut les prix de l’alimentation et de l’énergie particulièrement volatiles, a également ralenti, à 5,9 % sur un an, alors que les marchés l’attendaient en hausse (+6,1 % d’après Factset).

« La probabilité estimée d’une hausse des taux directeurs de la Fed de 75 points de base en septembre s’est littéralement effondrée », constate pour sa part Jochen Stanzl, de CMC Markets.

Une large majorité des investisseurs (58 %) misent désormais sur une hausse des taux de la Fed d’un demi-point de pourcentage en septembre, au lieu des trois quarts de point estimés la veille, selon les contrats à terme.

Pierre Bismuth ne se dit pourtant pas « certain que la Fed soit accommodante » au vu de ces chiffres qui, en plein été, peuvent être considérés comme insuffisants pour indiquer une tendance ferme.

« La Fed pourrait vouloir se donner des marges de manœuvre en septembre en frappant fort » avec une hausse de 75 points de base avant les élections de mi-mandat de novembre, encouragée par « la robustesse de l’économie américaine » et une inflation qui demeure élevée.

Les marchés obligataires ont réagi positivement à la nouvelle, avec une détente des taux qui s’est répercutée sur le dollar. Le rendement sur les bons à deux ans s’établissait à 3,21 % contre 3,26 % la veille, réduisant l’écart avec celui des bons à dix ans.

Du côté du pétrole et des devises

Le dollar a lâché du lest face aux autres devises après la publication des chiffres sur l’inflation américaine.

Vers 19 h GMT, le billet vert cédait 0,96 % par rapport à l’euro, à 1,0311 dollar et perdait 1,26 % face à la livre à 1,2234 dollar.

Plus tôt, le dollar lâchait même 1,32 % face à l’euro à 1,0320 dollar pour un euro, un plus bas depuis plus d’un mois.

Les prix à la consommation ont augmenté de 8,5 % en juillet sur un an, selon l’indice des prix à la consommation (CPI) contre 9,1 % en juin.

Par ailleurs, la situation du marché de l’énergie en Europe a continué de peser sur les devises du Vieux Continent.

« Les prix de l’énergie se sont stabilisés » ces dernières semaines « mais ils restent à des niveaux élevés inquiétants, et ont le potentiel de repartir en hausse » si la Russie décide de limiter encore ses exportations, prévient Derek Halpenny, analyste chez MUFG.

Le bitcoin augmentait pour sa part de 2,18 % à 23 650 dollars.

La technologie panse ses plaies

Après deux séances difficiles pour la technologie, lestée par le secteur des semi-conducteurs, plusieurs titres reprenaient des couleurs, portés par des annonces perçues positivement par les marchés.

Soucieux d’assurer ses arrières dans son bras de fer judiciaire à l’issue incertaine concernant le rachat de Twitter, Elon Musk a vendu début août pour près de 7 milliards de dollars d’actions de son groupe automobile Tesla. L’action Tesla a grimpé de 3,89 % à 883,07 dollars, et celle de Twitter 3,74 % à 44,43 dollars.

Le cours de Meta (Facebook) a gagné 5,82 % et celui de Netflix 6,16 %.

Les assureurs britanniques rassurés

Les assureurs Admiral (+12,63 %) et Aviva (+12,21 %) ont été à la fête à Londres, après la publication de résultats semestriels qui ont rassuré les investisseurs, inquiets récemment de l’impact de l’inflation sur le secteur.