Les prix du pétrole hésitaient mardi, entre la possibilité d’un retour du brut iranien sur le marché, si Téhéran valide le texte final sur le nucléaire négocié en Autriche, et de nouvelles interruptions de livraison de gaz russe en Europe.

Vers 15 h 30 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre prenait 0,16 % à 96,80 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en septembre baissait quant à lui de 0,11 %, à 90,66 dollars.

Après avoir débuté la séance dans le rouge, « les prix du brut ont bondi après l’arrêt des livraisons de pétrole russe vers l’Europe de l’Est », avant de se stabiliser, commente Edward Moya, analyste chez Oanda.

Les livraisons de pétrole russe à trois pays européens via l’Ukraine ont été interrompues après le refus d’une transaction bancaire liée aux sanctions visant Moscou, a annoncé mardi l’entreprise russe Transneft, responsable du transport des hydrocarbures.

Pour Edward Moya, cette « simple perturbation (...) nous a rappelé à quel point le marché du pétrole peut se resserrer rapidement », et ce, quelle que soit « la destruction de la demande de brut résultant d’un affaiblissement de l’économie mondiale ».

Il s’agit des livraisons via une branche de l’oléoduc Droujba transitant par l’Ukraine et qui dessert trois pays européens sans accès à la mer, la Hongrie, la Slovaquie et la République tchèque.

Les livraisons à la Pologne et à l’Allemagne, via une autre branche de Droujba transitant par le Bélarus, « se poursuivent normalement », selon Transneft.

Les craintes étaient partagées entre un éventuel manque de brut et un recul de la demande, avec le risque induit de récession mondiale.

« Lorsque les sanctions de l’UE battront leur plein dans quelques mois, un volume considérable de brut et de produits russes devra être remplacé, ce qui entraînera une nouvelle hausse des prix », rappelle Tamas Varga, analyste chez PVM Energy.

D’autant que la dernière réunion de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et de leurs alliés (OPEP+) a montré que l’alliance n’inondera pas le marché.

En parallèle, l’Union européenne a mis un texte final sur la table lundi, visant à redonner vie à l’accord de 2015 sur le nucléaire iranien, quatre jours après la reprise des négociations de Vienne.

L’UE attend désormais de Téhéran et de Washington une « décision rapide » sur ce compromis final, a déclaré mardi le porte-parole du chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.

« Un accord pourrait atténuer la pression sur les prix du pétrole », estime Craig Erlam, d’Oanda. « Son ampleur dépendra de la rapidité avec laquelle le pays pourra alors inonder le marché de brut supplémentaire. »