(Londres) Les prix du pétrole accéléraient leurs pertes mercredi malgré la décision des pays exportateurs de pétrole de l’OPEP+ d’augmenter leur production, mais de façon quasi dérisoire, et après l’augmentation nette des réserves commerciales de pétrole brut aux États-Unis.

Vers 15 h 50 GMT (17 h 50 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre perdait 2,39 % à 98,18 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en septembre baissait quant à lui de 2,50 %, à 92,06 dollars.

Les pays de l’OPEP+ (l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés) ont décidé « d’augmenter la production (...) de 100 000 barils par jour pour le mois de septembre » lors d’une réunion par visioconférence à Vienne, a annoncé l’alliance dans un communiqué mercredi.

Les cours ont aussitôt remonté, les deux références du brut gagnant environ 2 %, avant de retomber en terrain négatif.

« La plus petite augmentation de l’histoire de l’OPEP+ ne fera pas grand-chose pour aider la crise énergétique mondiale en cours », ironise Edward Moya, analyste pour Oanda interrogé par l’AFP.

D’autant qu’une « augmentation des quotas n’est pas synonyme d’augmentation de la production », fait remarquer Edward Gardner, de Capital Economics, l’alliance ne parvenant pas régulièrement à remplir ses objectifs de production fixés.

L’OPEP+ n’a en effet retrouvé ses niveaux de production pré-pandémie de Covid-19 que sur le papier.

« Il est probable que l’administration Biden se sente déçue, étant donné que ses appels à l’Arabie saoudite ont donné peu de résultats », affirme à l’AFP Han Tan, analyste chez Exinity.

Loin de ses propos sur un État « paria » après l’assassinat du journaliste dissident Jamal Khashoggi, Joe Biden s’était rendu pour la première fois en tant que président des États-Unis en Arabie saoudite mi-juillet, espérant convaincre Ryad d’ouvrir ses vannes de brut.

Cette augmentation quasi dérisoire de la production du groupe peut être vue comme « un geste symbolique » vers le président américain, estime Stephen Brennnock, analyste chez PVM Energy.

Mais les analystes affirment globalement qu’il sera difficile pour Joe Biden de présenter la décision comme une victoire.

En parallèle, les réserves commerciales de pétrole brut aux États-Unis ont nettement augmenté la semaine dernière, selon les chiffres publiés mercredi par l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA), accentuant immédiatement les pertes des deux références du brut.

Les prix restent également lestés « alors que les craintes d’une récession augmentent en Europe et aux États-Unis, et que la politique zéro-Covid de la Chine continue d’affecter l’activité, créant un scénario qui entraîne une baisse de la demande de brut », rappelle Ricardo Evangelista, analyste chez ActivTrades.