(Paris) Les marchés boursiers mondiaux évoluaient en hausse jeudi, après un discours du président de la Réserve fédérale américaine (Fed) dans lequel les investisseurs ont vu des signes d’un ralentissement de la hausse des taux directeurs de l’institution.

En Europe, les places boursières engloutissaient une vague de résultats d’entreprises. Paris montait de 0,51 %, Londres de 0,18 %, Francfort de 0,15 % et Milan de 1,03 % vers 3 h 30.

Les Bourses asiatiques ont eu moins d’entrain. Tokyo a terminé en petite hausse de 0,36 %, Shanghai de 0,21 % et Hong Kong cédait 0,19 % dans les derniers échanges.

La Bourse de New York a terminé largement dans le vert mercredi, notamment l’indice technologique NASDAQ, très sensible aux taux d’intérêt, qui a pris plus de 4 %.

Comme attendu, le comité monétaire de la Fed (FOMC) a relevé ses taux directeurs de trois quarts de point de pourcentage mercredi soir et « anticipe que de nouvelles hausses des taux directeurs seront appropriées ».

« C’est ce que M. Powell a dit par la suite qui a donné un coup de fouet » à la hausse des actions de Wall Street, commente Jeffrey Halley, analyste d’Oanda.

Le président de la Fed Jerome Powell a déclaré qu’à « un certain point il sera approprié de ralentir » la hausse des taux. « La décision à ce sujet serait prise d’une réunion à l’autre, ce qui aurait pour effet d’écarter les prévisions », ajoute Jeffrey Halley.

Pressé par les journalistes de déterminer si le PIB de la première économie mondiale n’était pas à l’orée d’une contraction, Jerome Powell a affirmé que la Fed pense « qu’il existe une voie pour abaisser l’inflation tout en soutenant un marché de l’emploi solide ».

Plus tard ce jeudi, la première estimation du PIB américain au deuxième trimestre sera publiée. Elle pourrait être très légèrement positive, après un premier trimestre négatif (-1,6 %).  

Ces actualités éclipsaient les résultats de Meta (Facebook, -4,65 % dans les échanges électroniques entre les séances de Bourse) qui a rapporté une chute de son bénéfice et un chiffre d’affaires en déclin pour la première fois de son histoire.

Les investisseurs prendront également connaissance des chiffres de l’inflation en Allemagne en juillet.

Un chiffre plus élevé que prévu risque de crisper les investisseurs qui anticiperont des hausses de taux directeurs de la Banque centrale européenne, estime Jeffrey Halley qui ajoute que « dans l’ensemble, le sort de l’Allemagne et de l’Europe est beaucoup plus étroitement lié à la situation du gaz naturel russe et, dans une moindre mesure, à la politique italienne ».

Le prix du gaz naturel européen se détendait de 3,57 %, juste en dessous de 200 euros le mégawattheure, vers 3 h 25. Mercredi, il avait dépassé les 225 euros et il a grimpé de près de 25 % depuis le début de la semaine.

L’or noir rapporte toujours plus… mais pas assez

Le géant pétrolier britannique Shell a dévoilé un bénéfice net multiplié par cinq au deuxième trimestre, à 18 milliards de dollars, et le groupe français TotalEnergies a vu son bénéfice net doubler et atteindre 5,7 milliards de dollars au deuxième trimestre.  

Tous deux ont profité de la flambée des cours des hydrocarbures et du gaz à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Vers 3 h 25, l’action Shell ne gagnait que 1,09 % et celle de TotalEnergies reculait de 1,86 %. Les analystes de Royal Bank of Canada soulignent dans une note « des résultats décents, mais pas de feu d’artifice », concernant TotalEnergies.

Les cours du pétrole progressaient jeudi. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre prenait 0,94 %, à 107,62 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison le même mois montait quant à lui de 1,70 %, à 98,30 dollars.

Du côté des devises et du bitcoin

Face au yen, le dollar reculait de 0,65 % à 135,68 dollars pour un yen, à son plus bas niveau depuis le 6 juillet.  

L’euro cédait 0,06 % face au dollar à 1,0192 dollar.

Le bitcoin avançait de 0,96 % à 23 000 dollars.