(New York) Les Bourses européennes ont été prudentes vendredi et Wall Street a franchement reculé, les investisseurs se montrant inquiets face aux indicateurs décevants pour l’économie en Europe au cours d’une séance rythmée par les résultats d’entreprises.

Les Bourses européennes ont fermé en légère hausse. Paris a gagné 0,25 %, Francfort 0,05 % et Londres 0,08 %. Milan grappillait 0,16 % dans les derniers échanges.

À Wall Street, le Dow Jones a abandonné 0,43 %, l’indice NASDAQ, 1,87 %, et l’indice élargi S&P 500, 0,93 %.

Les indices américains ont été lestés par plusieurs résultats décevants, notamment dans le secteur technologique.

Snap (-39,08 % à 9,96 dollars), maison mère du réseau social Snapchat, a ainsi fait une sortie de route, avec une perte quasiment triplée et un discours morose sur la publicité.

La firme au petit fantôme a entraîné avec elle d’autres réseaux sociaux, de Meta (-7,59 %) à Pinterest (-13,51 %), en passant par le futur véhicule coté de la plateforme Truth Social de Donald Trump (-3,04 %).

Même s’il a également manqué les prévisions des analystes, Twitter a été épargné (+0,81 % à 39,84 dollars). Le marché a préféré retenir la progression du nombre d’utilisateurs actifs, jugée encourageante compte tenu du contexte et du contentieux avec Elon Musk.

« Le marché digère les résultats d’entreprises de la semaine », a expliqué Angelo Kourkafas, d’Edward Jones, avec une note finale un peu amère.

En zone euro, l’activité économique s’est contractée en juillet dans le secteur privé pour la première fois depuis février 2021, selon l’indice PMI composite de S&P Global. C’est notamment le secteur manufacturier et l’activité en Allemagne qui ont plombé l’indice.

Ces statistiques ravivent les craintes de récession et ont provoqué une détente des taux obligataires des États européens.

Christopher Dembik, directeur de la recherche macroéconomie chez Saxo Bank, observe « un arbitrage très net des investisseurs en faveur du marché obligataire, valeur refuge », au détriment du marché actions.

Le taux d’intérêt de la dette allemande sur deux ans a perdu 25,8 points de base à 0,36 %, sa plus importante chute sur une séance depuis 2008.

Les taux d’intérêt sur dix ans des dettes d’États de la zone euro ont terminé en baisse de 14,8 points de base (Allemagne) à 22,2 points de base (Espagne).

L’euro résistait bon an mal an, et ne perdait que 0,18 % à 1,0211 dollar vers 16 h 55, heure de Montréal.

La hausse des marchés cette semaine « semble s’expliquer par leur conviction qu’une dégradation des perspectives économiques amènera les Banques centrales à mettre de l’eau dans leur vin », pour préserver l’activité, a estimé Michael Hewson, analyste de CMC Markets.

Les banques en berne

La banque espagnole Santander a annoncé vendredi que son offre de rachat des activités mexicaines du géant bancaire américain Citigroup avait été rejetée.

Elle a perdu 1,21 % en Bourse alors que le secteur bancaire était pénalisé par la baisse des taux d’intérêt européens.

Côté allemand, Commerzbank, après des notes de Barclays et de Goldman Sachs abaissant le cours cible, a perdu 4,69 % et Deutsche Bank 2,34 %. Les banques françaises Société Générale et BNP Paribas sont tombées respectivement de 1,52 % et 1,61 %.

Uniper sauvé par l’État mais fui par les marchés

Le groupe d’énergie Uniper, en grande difficulté, et Berlin se sont mis d’accord sur un plan de sauvetage prévoyant notamment une entrée au capital de l’État à hauteur de 30 % à un prix d’action bradé, puis l’émission d’obligations convertibles, ce qui va diluer les actionnaires existants.

Le titre a dégringolé de 28,90 %.  

Du côté du pétrole et du bitcoin

Les cours du pétrole ont légèrement reculé vendredi pour la troisième séance d’affilée, entre craintes de ralentissement économique, accentuées par les tentatives des Banques centrales de juguler l’inflation, et préoccupations quant à la demande.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre a cédé 0,63 % à 103,20 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison le même mois, a chuté quant à lui de 1,71 % à 94,70 dollars.

Le bitcoin perdait 2,60 % à 23 618,26 dollars.