(New York) Les Bourses occidentales ont fini dans le vert mercredi malgré une nouvelle baisse de l’euro et du pétrole, grâce à un rebond technique en Europe et un coup de pouce de la Fed à Wall Street.   

Les places financières d’Europe ont compensé une partie des lourdes pertes de mardi, qui avaient atteint près de 3 % : Paris a repris 2,03 %, Francfort 1,56 %, Milan 1,04 %. Londres a suivi le rythme (+1,17 %), malgré l’instabilité politique au Royaume-Uni, avec la démission de plusieurs membres du gouvernement de Boris Johnson.  

À New York, le Dow Jones a gagné 0,23 %, l’indice NASDAQ, à forte composition technologique, 0,35 %, et l’indice élargi S&P 500, 0,36 %, au terme d’une nouvelle séance volatile, qui a vu les indices se retourner en début d’après-midi.

Ces fortes variations en Europe comme aux États-Unis, « disent bien la lutte acharnée » entre les investisseurs qui penchent pour la thèse d’une récession et ceux qui croient davantage à un ralentissement graduel de l’économie, selon Art Hogan, de National Securities.

La croissance de l’activité dans les services a continué à ralentir en juin aux États-Unis, pour le troisième mois d’affilée, mais moins que prévu, selon le baromètre de la fédération professionnelle ISM publié mercredi.

De nombreux investisseurs craignent une récession aux États-Unis et en Europe, causée par l’inflation et les politiques monétaires restrictives des banques centrales occidentales pour la combattre.  

À Wall Street, le marché, qui a évolué toute la journée dans une fourchette étroite, « est passé de négatif à positif juste au moment de la publication des minutes cet après-midi », a relevé Jack Ablin, de Cresset Capital, au sujet du compte-rendu de la dernière réunion du Comité de politique monétaire de la Fed.

« La Fed a profité de la réunion de juin pour écarter tous les doutes sur sa volonté de faire le nécessaire pour stabiliser les prix », a commenté Jamie Cox, d’Harris Financiel Group.

Dans le compte-rendu, les membres du Comité estiment « approprié » de procéder à de nouvelles hausses de taux après celle de juin et acceptent l’idée que le cycle de resserrement devrait affecter le marché de l’emploi.

La banque centrale américaine « a maintenu une ligne dure et le marché aime ça », a expliqué Peter Cardillo, de Spartan Capital.

Si la remontée des taux est souvent défavorable aux marchés actions, en particulier au rythme actuel, la jugulation de l’inflation serait, elle, facteur de soutien pour Wall Street.

Les craintes se concentrent actuellement sur l’économie européenne : l’euro est passé sous la barre de 1,02 dollar pour la première fois depuis décembre 2002. Vers 21 h GMT, il s’échangeait à 1,0187 dollar, en baisse de 0,82 %.  

Côté devise également, le bitcoin perdait 0,37 %, juste au-dessus du seuil des 20 000 dollars, à 20 398 dollars.  

Le gaz européen reste tendu, le pétrole dévisse 

Facteur fragilisant la croissance en Europe, le prix du gaz naturel a continué de progresser mercredi, après avoir flambé ces derniers jours. Le contrat de référence du gaz naturel, le TTF coté aux Pays-Bas, gagnait 5,86 % à 175,60 euros le mégawattheure.  

Les craintes sur la croissance mondiale plombaient les prix du pétrole. Ils enchaînaient une deuxième journée de forte baisse consécutive, le rebond tenté en début de séance s’étant renversé.

Le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en septembre, a perdu 2,02 % pour s’inscrire à 100,69 dollars, après avoir glissé en séance sous la barre symbolique des 100 dollars le baril pour la première fois depuis avril.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, pour livraison en août, a baissé de 0,97 % s’installant sous les 100 dollars depuis la veille, à 98,53 dollars.

EDF renationalisé 

L’État français a l’intention de renationaliser à 100 % l’énergéticien EDF, a annoncé la première ministre Elisabeth Borne dans sa déclaration de politique générale. L’action a pris 14,53 %, alors qu’elle était en baisse de 5 % en début d’après-midi, avant le discours.  

En Allemagne, le titre de l’énergéticien Uniper (-2,93 %) a de nouveau reculé, alors que Berlin a adopté cette semaine un dispositif permettant une entrée au capital du groupe d’énergie en grandes difficultés du fait de la crise du gaz.

Just Eat s’accorde avec Amazon

Le spécialiste de la livraison de repas Just Eat Takeaway s’est envolé de 15,46 % après avoir annoncé avoir signé un partenariat commercial avec Amazon (-0,65 %), qui va prendre une participation dans Grubhub, la filiale américaine du groupe anglo-néerlandais. Dans le même secteur à Londres, Deliveroo a aussi pris 4,16 %.  

Aux États-Unis, les concurrents de Grubhub, DoorDash (-7,40 %), et Uber (-4,53 %), ce dernier présent également sur ce marché via Uber Eats, ont mal vécu l’annonce.

Les valeurs chinoises affaiblies par le reconfinement

Les valeurs chinoises ont faibli après le reconfinement de plusieurs millions de personnes en Chine mercredi en raison d’un rebond épidémique. Les plateformes de ventes en ligne Alibaba (-0,84 %), JD.com (-4,59 %) ou Pinduoduo (-7,40 %) ont toutes effectué un recul marqué.

Plus tôt dans la journée, les marchés asiatiques avaient nettement reculé, notamment Shanghai (-1,43 %).