(New York) Les cours du pétrole ont terminé en baisse jeudi, signant leur premier repli mensuel depuis novembre, sur un marché de plus en plus préoccupé par la santé détériorée de l’économie, illustrée par un nouvel indicateur américain.

Le Brent de la mer du Nord pour livraison en août a abandonné 1,27 %, pour clôturer à 114,81 dollars. Sur le mois de juin, il a perdu 6,5 %.

Quant au baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, également avec échéance en août, il a lâché 3,66 %, à 105,76 dollars. Il a fini le mois en recul de 7,7 %.

« Le marché facile du premier semestre qui plaisait à tout le monde », avec des prix qui augmentaient régulièrement de façon irrésistible, « a disparu, sous l’effet de fondamentaux plus mitigés », a commenté, dans une note, Edward Moya, d’Oanda.

Si l’offre reste contrainte, en premier lieu par la guerre en Ukraine et les sanctions imposées à la Russie, la demande, elle, montre des signes de fatigue.

L’indicateur PCE a montré jeudi que la consommation avait à peine augmenté en mai (+0,2 %) aux États-Unis, bien moins que ne le prévoyaient les économistes (+0,6 %).

Edward Moya a de nouveau rappelé les chiffres publiés mercredi par l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA), avec une demande d’essence, ces deux dernières semaines, sous le seuil symbolique de 9 millions de barils par jour, inférieure au niveau de l’an dernier, « malgré un temps clément ».

« Il y a aussi sans doute des ajustements de positions, car c’est la fin du trimestre, avec des prises de bénéfices », a avancé Matt Smith, de Kpler. « Mais peu de choses ont changé sur le fond », fait-il valoir, anticipant une demande soutenue de produits raffinés, d’essence notamment.

Aux États-Unis, les prix à la pompe continuent de baisser, et affichent un recul de 3 % depuis le pic historique de mi-juin, nettement moindre cependant que celui du brut.

Les opérateurs n’ont pas été sensibles à l’annonce de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et de ses alliés de l’accord OPEP+ qui ont décidé jeudi de relever, comme prévu, leur production globale de 648 000 barils par jour au mois d’août.

Ils n’ont, en revanche, pris aucun engagement pour la suite. Le marché espérait des éclaircissements après que plusieurs responsables du cartel ont reconnu que les capacités encore inutilisées étaient très modestes.

« C’était un non-évènement », selon Matt Smith.

Aux États-Unis, le cours du gaz naturel a encore flanché jeudi, retombant à son niveau d’il y a trois mois.

Depuis son sommet de début juin, il a effacé 43 % de sa valeur. Un mouvement essentiellement dû à la fermeture du terminal gazier de Freeport, au Texas, qui a privé les États-Unis d’environ 15 % de leur capacité d’exportation et inondé le marché américain de volumes de gaz supplémentaires.

L’EIA a indiqué que les stocks américains de gaz naturel avaient bondi de 2,3 millions de mètres cubes, à leur plus haut niveau depuis près de six mois.