(New York) Les Bourses mondiales se sont remises à croire vendredi à un ralentissement de l’inflation à moyen terme aux États-Unis, ainsi qu’à une décélération sans excès de l’économie, ce qui permettrait d’alléger la pression sur les banques centrales, engagées dans un tour de vis monétaire.

En Europe, Paris a grimpé de 3,23 %, Londres de 2,68 %, Francfort de 1,59 % et Milan de 2,33 %. Toutes ces places terminent la semaine sur un bilan positif, une première en juin.

À Wall Street, le Dow Jones a progressé de 2,68 %, l’indice NASDAQ, de 3,34 %, et l’indice élargi S&P 500, de 3,07 %.

L’enquête de l’université du Michigan a montré que les anticipations d’inflation des personnes interrogées étaient « légèrement inférieures aux attentes. Le marché achète cette nouvelle », estime Alexandre Neuvy, directeur de la gestion privée chez Amplegest.

« Dès que les chiffres sont un peu meilleurs, les marchés les saluent, car ce qui compte, c’est la dynamique », rappelle-t-il, les investisseurs attendant avec impatience le pic de l’inflation.  

« L’espoir que l’inflation soit à un pic et que l’économie reste solide incite les investisseurs à acheter des titres qui ont beaucoup baissé », selon Edward Moya, d’Oanda. « Il semble que Wall Street commence à croire que même si l’économie entre en récession, ce sera bref. »

« Les ventes de logements neufs [plus élevées que prévu en mai aux États-Unis] accréditent l’idée que l’économie ne ralentit pas si fort que ça », a abondé Tom Cahill, de Ventura Wealth Management. « Les investisseurs se disent que, peut-être, la Réserve fédérale peut réussir un atterrissage en douceur. »

Vendredi encore, les investisseurs ont appris que la confiance des consommateurs américains avait chuté plus que prévu en juin, atteignant un nouveau plus bas jamais enregistré, selon l’Université du Michigan.  

Mais cette semaine, ces peurs pour l’activité économique « ont amené les investisseurs à prévoir un rythme moins soutenu de relèvement » des taux « au cours des 12 à 18 prochains mois », observe Jim Reid, analyste de la Deutsche Bank.

En effet, « il est compliqué de penser qu’on pourra durablement avoir une récession avec des pressions inflationnistes », appuie M. Neuvy.

Sur le marché obligataire, les taux d’intérêt des emprunts des États ont un peu remonté vendredi, après une forte contraction au cours de la semaine.

Cette baisse des taux, accompagnée de celle des matières premières, en premier lieu, a favorisé un rebond, selon Art Hogan, de National Securities.

La tech et le luxe en forme

Les valeurs du secteur technologique profitaient de la baisse récente des taux d’intérêt. À Paris et Londres, Teleperformance a pris 4,07 %, Dassault Systèmes 4,36 %. À Wall Street, l’élan était aussi alimenté par les géants de la cote, que ce soit Apple (+2,45 %), Amazon (+3,58 %), Tesla (+4,52 %) ou Meta (+7,19 %).

Idem pour le secteur du luxe, pour qui la baisse des taux d’intérêt améliore la valorisation des bénéfices futurs. À Paris, LVMH a gagné 3,78 %, L’Oréal 4,18 %. À Milan, Moncler avançait de 4,97 % et à Londres, Burberry prenait 3,98 %.

Du côté du pétrole et des devises

Les prix du pétrole ont conclu en hausse vendredi après les baisses des derniers jours, tiraillés entre les inquiétudes pour l’offre d’or noir et les craintes d’une récession qui pourrait approcher.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août a grimpé de 2,78 % à 113,12 dollars, tandis que le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison le même mois, a gagné 3,21 % à 107,62 dollars.

L’euro progressait un peu à 1,0550 dollar (+0,25 %).  

Le bitcoin prenait 1,60 % à 21 225 dollars vers 20 h 40 GMT.