(New York et Toronto) Les marchés boursiers nord-américains ont mis fin à leur séquence de reculs après que la Réserve fédérale des États-Unis a annoncé sa plus forte hausse de taux d’intérêt depuis 1994 et s’est engagée à rester dynamique dans sa lutte contre l’inflation.
Les marchés se sont affaiblis jusqu’à environ 14 h 30, lorsque le président de la Fed, Jerome Powell, a expliqué la décision de relever son taux de trois quarts de point de pourcentage et a fait allusion à d’autres augmentations importantes à venir.
« Dans la perspective d’aujourd’hui, une augmentation de 50 ou 75 points de base semble plus probable lors de notre prochaine réunion », a-t-il affirmé aux journalistes.
La Fed a prévu mercredi que les taux d’intérêt termineraient probablement l’année entre 3,25 % et 3,50 %, en hausse par rapport à son estimation de mars, qui visait entre 1,75 % et 2 %.
L’indice composé S&P/TSX de la Bourse de Toronto a clôturé sur un gain de 63,05 points pour terminer la journée avec 19 611,56 points.
Selon des résultats définitifs, l’indice Dow Jones a progressé de 1,00 %, à 30 668,53 points, le S&P 500 a gagné 1,46 %, à 3789,99 points, et le NASDAQ, à forte coloration technologique, a grimpé de 2,50 %, à 11 099,15 points.
« Parler fermement »
« La Fed a souligné le sérieux de sa mission avec sa première hausse de taux de 75 points de base [0,75 point de pourcentage] depuis 1994, en agissant rapidement en prévision d’une accélération de l’inflation », a commenté Chris Low, économiste en chef de FHN Financial.
« Pour la première fois depuis des années, la Fed tente d’inverser l’inflation qui est déjà bien au-dessus de son objectif », a ajouté l’analyste.
La Fed a parlé fermement et le marché a aimé ça. Même si le marché baissier va continuer pendant un moment, il a réagi de manière favorable et les rendements obligataires ont baissé après la forte hausse du début de semaine.
Peter Cardillo, analyse chez Spartan Capital
Les investisseurs s’attendaient à une augmentation de 50 points de base jusqu’à vendredi dernier, lorsque la publication de chiffres témoignant d’une vigoureuse inflation pour le mois de mai a forcé une réévaluation de la situation.
Les investisseurs ont réagi positivement à l’action décisive de la Fed, a observé mercredi Anish Chopra, directeur général de Portfolio Management. Les critiques avaient précédemment accusé la banque de ne pas réagir assez rapidement pour maîtriser l’inflation.
« C’est le message aux investisseurs. La Fed est prête à agir pour contrôler l’inflation », a-t-il dit lors d’une entrevue.
Atterrissage brutal ou en douceur ?
Jerome Powell a souligné dans sa conférence de presse que « l’économie était encore forte et qu’il pensait parvenir à un atterrissage en douceur en réduisant le bilan de la Fed et en relevant les taux », a ajouté M. Cardillo.
« Personnellement, j’en doute. Je pense qu’on se dirige vers un atterrissage moyennement brutal », a estimé l’analyste, évoquant le ralentissement de l’économie recherché par les autorités monétaires pour calmer la hausse des prix.
L’inflation culmine à 8,6 % sur un an aux États-Unis et Jerome Powell a assuré que la Banque centrale était « déterminée à ramener l’inflation autour de l’objectif de 2 % ».
Les rendements des emprunts d’État américains à 10 ans, qui évoluent en sens opposé de leur cours, ont réagi favorablement, se détendant à 3,29 %, contre 3,47 % la veille, ce qui était un sommet depuis 2011.
Les investisseurs ont fui les cryptomonnaies et le bitcoin, actif risqué, qui glissait à 21 566 $ US (-1,8 %).
Sur le marché des devises, le dollar canadien s’est négocié au cours moyen de 77,23 cents US, en baisse par rapport à celui de 77,28 cents US de la veille.
À la Bourse des matières premières de New York, le cours du pétrole brut a reculé de 3,62 $ US, à 115,31 $ US le baril, pendant que celui du gaz naturel a avancé de 23,1 cents US, à 7,42 $ US le million de BTU.
Le prix de l’or a grimpé de 6,10 $ US, à 1819,60 $ US l’once, et celui du cuivre s’est emparé de moins de 1 cent US, à 4,16 $ US la livre.