(Paris) Les Bourses mondiales fluctuaient sans grand mouvement mardi, suspendues aux décisions de la banque centrale américaine (Réserve fédérale, Fed), qui annoncera mercredi ses nouvelles mesures de lutte contre l’inflation.

Les places boursières européennes ont terminé en hausse à l’issue d’une séance d’indécision. Paris a gagné 0,79 %, Francfort 0,72 % et Milan 1,61 %. Londres, qui était fermée lundi, séance où les Bourses européennes ont sensiblement reculé, n’a grappillé que 0,22 %.

Wall Street partait à la hausse après un début de séance proche de l’équilibre. Vers 11 h 50, le Dow Jones prenait 0,49 %, le S&P 500 0,73 % et le NASDAQ 0,23 %.

Les regards des investisseurs sont tournés vers la Fed, dont les responsables se réunissent pendant deux jours et annonceront, mercredi après la clôture des marchés européens, leurs mesures pour combattre l’inflation, la priorité de l’institution depuis plusieurs mois.  

Un relèvement d’un demi-point de pourcentage des taux directeurs de la Fed, pour les fixer dans une fourchette de 0,75 % et 1 %, est attendu. Ce serait la première hausse d’une telle ampleur depuis plus de 20 ans.  

Le cabinet de recherche RichesFlores a prévenu qu’une hausse encore plus importante des taux directeurs, d’un point de pourcentage par exemple, « risquerait d’expédier l’économie américaine en récession et les marchés financiers mondiaux dans un abîme aux conséquences imprévisibles ».

Outre les taux d’intérêt, la banque centrale devrait acter le début de la réduction de son bilan, une autre étape majeure de la normalisation de sa politique. Cela pourrait se traduire par des ventes d’actifs à hauteur de 9000 milliards de dollars à partir de juin.

Sur le marché obligataire, les taux souverains se détendaient légèrement après avoir touché des sommets lundi, notamment le rendement américain à 10 ans qui a dépassé brièvement les 3 %.  

Le marché reste soucieux « des vents contraires que sont l’inflation, le degré d’agressivité de la Fed pour l’atténuer, les confinements dus à la politique zéro COVID-19 de la Chine et les problèmes de chaîne d’approvisionnement que cela entraîne », a souligné Art Hogan, de National Securities.

Le vaccin porte Pfizer

Le groupe pharmaceutique américain Pfizer a enregistré un chiffre d’affaires de 25,7 milliards de dollars au premier trimestre, en hausse de 77 % sur un an, en grande partie grâce aux revenus issus de la vente de son vaccin contre la COVID-19. Le titre montait de 2,70 %.  

Le groupe israélien Teva, géant des médicaments génériques, a subi pour sa part un recul de ses ventes trimestrielles et a abaissé ses prévisions pour l’ensemble de l’année 2022, son traitement phare affrontant une concurrence accrue. Son action prenait 1,58 % à New York.

Lourdes pertes pour BP, plombé par la Russie

BP a pris 5,22 % à Londres, malgré une perte nette massive de 20,4 milliards de dollars, les investisseurs ayant anticipé ce résultat dû à sa sortie du capital du russe Rosneft et se focalisant sur le chiffre d’affaires et les perspectives de la major pétrolière. BP a aussi annoncé démarrer un programme de rachat d’actions, ce qui contribuait à soutenir le titre.  

Les autres majors pétrolières étaient entraînées par la hausse de BP : Shell a pris 2,02 %, TotalEnergies 3,87 %. À New York, Occidental Petroleum grimpait de 3,41 % et Exxon Mobil de 2,50 %.

Du côté du pétrole et des devises

Les prix du pétrole étaient en baisse, lestés par l’affaiblissement de la demande en Chine, alors que se profile la possibilité d’un embargo européen sur les hydrocarbures russes. L’alliance de l’OPEP+ se réunit en outre jeudi.

Vers 11 h 45, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet perdait 1,35 % à 106,11 dollars.

Le baril de WTI américain pour livraison en juin reculait quant à lui de 1,69 % à 103,38 dollars.

L’euro montait de 0,27 % face au billet vert, à 1,0535 dollar.  

Le bitcoin était stable à 38 300 dollars.