(New York) Les cours du pétrole ont terminé sur une note contrastée mercredi, proches de leurs niveaux de clôture de la veille, pris dans des courants contraires liés à la demande qui ont fini par le neutraliser.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin a cédé 0,41 % et fini à 106,80 dollars.

À New York, le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain avec échéance en mai, dont c’était le dernier jour d’utilisation comme contrat de référence, a lui gagné 0,18 %, à 102,75 dollars.

« Je suis surpris que nous n’ayons pas eu plus de réaction » à la publication du rapport sur les stocks américains, a commenté James Williams, du cabinet WTRG Economics.

Les réserves commerciales de brut américain ont reflué de 8,02 millions de barils durant la semaine achevée le 15 avril, selon l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA), une surprise pour les analystes qui tablaient sur une hausse de 3 millions.

Pour Matt Smith, analyste de Kpler, ce nouveau mouvement brutal d’une ampleur inhabituelle est lié à l’accélération de l’activité des raffineries américaines, à des importations relativement modérées et à un bond des exportations.

La hausse de 30 % de ces dernières (par rapport à la moyenne des quatre semaines précédentes) est, selon lui, « tirée par l’Europe », qui se tourne vers le pétrole américain pour compenser la baisse des exportations russes.

Signe que la demande accélère aux États-Unis, le prix de l’essence a recommencé à grimper, après plusieurs semaines de repli.

Mais le marché avait encore en tête la révision à la baisse, mardi, de l’estimation de la croissance mondiale par le Fonds monétaire internationale (FMI), de 4,4 % à 3,6 %, selon Carsten Fritsch, analyste de Commerzbank.

Plus encore que ce chiffre, ou la guerre en Ukraine, « le premier facteur qui empêche les prix de monter est les confinements en Chine », a fait valoir James Williams.

Craig Botham, économiste du cabinet Pantheon Macroeconomics, a souligné que la paralysie de plusieurs grandes villes du pays, en particulier Shanghai, commence déjà à produire des effets sur certains des grands partenaires asiatiques de la Chine.

Le Japon a notamment vu ses exportations vers la Chine se tasser nettement en mars.

« Il est possible qu’on voie s’installer une humeur baissière du fait de la situation de la demande », estime Michael Lynch, président du cabinet Strategic Energy & Economic Research (SEER).