(New York) Les Bourses mondiales ont monté fortement mercredi, aidées par des déclarations positives sur les négociations entre l’Ukraine et la Russie et après un net rebond des places asiatiques, tandis que Wall Street a bien digéré la hausse des taux de la Fed.

L’indice parisien CAC 40 a repris 3,68 % à 6588,64 points, la Bourse de Francfort a avancé de 3,76 % et celle de Milan de 3,34 %. La place de Londres a de son côté progressé de 1,62 %.

À New York, le Dow Jones a gagné 1,55 %, l’indice NASDAQ, à forte coloration technologique, a bondi de 3,77 %, et l’indice élargi S&P 500 a pris 2,24 %.

Les marchés tablaient sur une sortie de crise en Ukraine après des signes d’avancées dans les pourparlers, qui « semblent sur le point d’aboutir », a relevé Craig Erlam, analyste chez Oanda.  

Un statut de neutralité pour l’Ukraine est au cœur de ces négociations. « Il y a des formules très concrètes qui, je pense, sont proches d’un accord », a déclaré le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov.

Sans démentir des discussions sur une neutralité, le négociateur en chef ukrainien a rejeté « un modèle suédois ou autrichien » et insisté sur des « garanties de sécurité absolues » face à la Russie.

Craig Erlam reste cependant « d’un optimisme prudent ». « Surtout si l’on considère que les attaques russes contre l’Ukraine se poursuivent pendant les négociations », rappelle-t-il.

La tendance boursière a également été soutenue par la promesse des autorités chinoises de maintenir la stabilité des marchés de capitaux. De quoi faire bondir la Bourse de Hong Kong de 9 %.

Les poids lourds de la technologie ont décollé (+20 % pour Alibaba, Tencent et NetEase) et ont transmis cette dynamique en dehors de la Bourse de Hong Kong, notamment à la Bourse de New York où l’indice technologique NASDAQ a grimpé de près de 4 %.

En début d’après-midi aux États-Unis, la banque centrale américaine (Réserve fédérale, Fed) a annoncé une hausse de ses taux directeurs, passant d’une fourchette comprise entre 0 et 0,25 % à une autre allant de 0,25 % à 0,50 %. Il s’agit du premier relèvement depuis décembre 2018.

« L’annonce était conforme aux attentes », a réagi Bill Northey, d’US Bank Wealth Management, les investisseurs digérant bien la nouvelle. « Il n’y a pas eu de surprise, mais la Fed a bien pris une position un peu plus agressive en matière de politique monétaire. »

Les membres du comité de politique monétaire de la Fed tablent, en effet, à une écrasante majorité sur au moins sept hausses de taux en 2022.

Bond de la tech

Dans le sillage du bond à Hong Kong, les actions des entreprises chinoises de la tech cotées à Wall Street ont passé la journée en orbite, à l’instar des géants du commerce électronique Alibaba (+36,76 %), Pinduoduo (+56,06 %) ou JD.com (+39,36 %).

Les autorités chinoises se sont engagées mercredi à assurer la stabilité des marchés financiers et à travailler à la résolution de la crise du secteur immobilier chinois.

Elles ont également soutenu le principe d’une cotation des sociétés chinoises à l’étranger, une volte-face après des mois de pression sur les entreprises présentes à Wall Street.

Selon l’agence Chine Nouvelle, la Chine et les États-Unis travailleraient à un compromis qui dégagerait l’horizon des sociétés chinoises cotées à New York, actuellement menacées de radiation.

Double profit pour les banques

Les actions du secteur bancaire bénéficiaient de deux éléments. D’une part, une possible sortie de crise en Ukraine laisse entrevoir un éventuel allègement des sanctions qui visent le système financier russe et pénalisent par ricochet de nombreuses banques. Et d’autre part, la remontée des taux d’intérêt américains est un bon signe pour la rentabilité des banques.  

À Francfort, Commerzbank a pris 8,83 % et Deutsche Bank 7,21 %. À Paris, Société Générale a gagné 9,13 % et Intesa Sanpaolo a décollé de 7,02 % à Milan. La londonienne Standard Chartered a avancé de 6,09 %. À New York, Citigroup montait de 3,51 %.

Le pétrole se replie encore

Les prix du pétrole ont continué de baisser mercredi, se rapprochant de leur niveau d’avant l’invasion militaire russe en Ukraine, lestés par les craintes d’un ralentissement de la demande en or noir, sur fond d’optimisme quant aux pourparlers de cessez-le-feu entre Moscou et Kyiv.

Au terme d’une séance très volatile, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai a lâché 1,89 % pour terminer à 98,02 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en avril a baissé de 1,49 % à 95,04 dollars.

L’euro gagnait 0,73 % face au billet vert et s’échangeait à 1,1036 dollars.

Le bitcoin montait de 4,59 % à 41 240 dollars.