(Londres) Vers 12 h 20, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai perdait 5,64 % à 100,87 dollars, après avoir brièvement évolué en dessous des 100 dollars.

Vers 12 h 20, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai perdait 5,64 % à 100,87 dollars, après avoir brièvement évolué en dessous des 100 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en avril chutait de 6,22 % à 96,60 dollars, s’installant sous cette barre symbolique.

« Après avoir chuté de plus de 20 % par rapport aux sommets de la semaine dernière, le pétrole brut est entré dans le territoire du marché baissier », commente Fawad Razaqzada, analyste chez ThinkMarkets.

Les cours de l’or noir redescendent en réaction aux espoirs « que les pourparlers entre la Russie et l’Ukraine puissent conduire à une désescalade du conflit », affirme Ricardo Evangelista, analyste chez ActivTrades.

Des délégations russe et ukrainienne ont repris mardi leurs pourparlers, alors que les frappes russes se multiplient sur Kyiv et que l’offensive russe gagne l’ensemble du pays.

Le 7 mars dernier, les cours avaient atteint un record depuis 2008, à 139,13 dollars pour le Brent et 130,50 pour le WTI.

Si les deux références de l’or noir ont dévissé depuis avec une décrue de la « prime de risque » sur l’approvisionnement représentée par la guerre en Ukraine, ils restent en hausse de plus de 46 % sur un an.

Une résolution du conflit en Ukraine « pourrait conduire à des sanctions moins sévères à l’encontre de la Russie et alléger les pressions sur l’offre », poursuit M. Evangelista.

La Russie est le deuxième exportateur de pétrole brut au monde.

Louise Dickson, analyste chez Rystad Energy, estime cependant que le répit pourrait être « de courte durée, car la chute des prix indique que le marché n’a pas pleinement réalisé l’impact potentiel de la perte de barils russes sur l’offre mondiale ».

Confinement en Chine et nucléaire iranien

En Chine, en raison d’une hausse du nombre de cas de COVID-19, un confinement a été décrété dans plusieurs villes dont Shenzhen, centre technologique du sud du pays.

« L’évolution de la situation en Chine, où la nouvelle vague d’infections COVID-19 pourrait réduire la demande à court terme, a également pesé sur le prix » du pétrole, affirme Richard Hunter, analyste chez Interactive Investor.

Autre facteur contribuant à la baisse : la Russie a assuré mardi avoir reçu de Washington la garantie que les sanctions la visant à cause de l’Ukraine ne concerneraient pas sa coopération avec Téhéran, semblant lever un obstacle à la relance de l’accord sur le nucléaire iranien.

Une issue positive des négociations entraînerait la levée des sanctions contre l’Iran, membre fondateur de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP).

La participation au marché de l’Iran est fortement limitée depuis 2018 et le rétablissement des sanctions économiques américaines par l’administration de Donald Trump.

Un retour de l’Iran à pleine capacité d’exportation pourrait renverser l’état actuel de l’offre mondiale d’or noir. En 2020, le pays produisait près de 2 millions de barils par jour mais n’en exportait que 404 500, d’après le site de l’OPEP.