(New York) Le baril de de West Texas Intermediate (WTI) avec échéance en avril, a lui fait un bond de 7,43 % vendredi, pour terminer à 115,68 dollars, une première depuis septembre 2008, galvanisé par l’arrêt, de facto, des exportations russes.

À Londres, le Brent de la mer du Nord a clôturé vendredi à 118,11 dollars, un niveau qu’il n’avait plus atteint depuis août 2008. Le prix du baril de cette variété de pétrole pour livraison en mai, le plus échangé à Londres, a encore gagné 6,92 % sur la séance de vendredi.

Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie il y a huit jours, le Brent a pris 21,9 %.

Le retrait du pétrole russe

« Tant que la guerre se poursuit, qu’il y a autant d’incertitude et la crainte de voir les barils russes retirés du marché, les prix vont rester élevés », a commenté Matt Smith, responsable de l’analyse pétrole chez Kpler.

Selon plusieurs médias, la compagnie Shell a acheté vendredi une cargaison de 100 000 tonnes de brut russe avec une décote de 28,5 dollars le baril par rapport au prix de référence, du jamais vu.

« Il y a des cargaisons qui se traitent, en mer Noire, avec des rabais de 20 dollars (le baril) et qui ne trouvent pas preneur », a expliqué, mercredi, la PDG de la compagnie maritime de pétroliers International Seaways, Lois Zabrocky.

Vendredi, la porte-parole de la Maison-Blanche, Jen Psaki, a indiqué que le gouvernement Biden étudiait les « options » possibles « pour réduire (la) consommation d’énergie russe » par les États-Unis.

Elle a néanmoins prévenu que la Maison-Blanche se préoccupait aussi de minimiser l’impact pour les consommateurs.

Les prix à la pompe ne cessent d’augmenter aux États-Unis, et le prix du gallon (3,78 litres) d’essence ordinaire en Californie a franchi vendredi les 5 dollars américains pour la première fois. Au Canada, la Colombie-Britannique a vu quelques stations afficher un prix de 2 dollars canadiens le litre.

« Il va falloir trouver ailleurs les barils que la Russie ne fournit plus », a expliqué Matt Smith.

« Dans les semaines à venir, vous allez probablement voir des barils venus des États-Unis, d’Afrique ou du Moyen-Orient pour alimenter l’Europe » a-t-il anticipé, « si la situation n’évolue pas » en Ukraine.