(New York) Les Bourses occidentales ont fini dans le rouge jeudi, l’échec d’une nouvelle session de pourparlers russo-ukrainiens faisant craindre un conflit long et augmentant les risques d’un ralentissement économique mondial.  

Après un début de séance sans grand mouvement, les places européennes ont à nouveau terminé en fort repli. Paris a cédé 1,84 % à 6378,37 points, au plus bas depuis 6 mois, Londres a perdu 2,57 % et Francfort 2,16 %. Madrid a même chuté de 3,72 %.

À Wall Street, le Dow Jones a cédé 0,29 %, l’indice NASDAQ à perdu 1,56 %, et l’indice élargi S&P 500 a reculé de 0,53 %.

« C’est difficile pour les marchés actions américains de tenir sur leur élan à cause de la folie ambiante et de l’incertitude », a commenté Karl Haeling, de la banque LBBW.

La deuxième session de négociations, organisée jeudi, s’est achevée sans avancée sur un cessez-le-feu ou une issue diplomatique au conflit. Émissaires ukrainiens et russes se sont néanmoins entendus sur la mise en place de couloirs humanitaires.

Selon le président français Emmanuel Macron, qui s’est entretenu jeudi avec son homologue russe Vladimir Poutine, « le pire est à venir » dans cette guerre et le chef de l’État russe veut « prendre le contrôle » de toute l’Ukraine.

« Cela sent l’escalade », a observé Art Hogan, de National Security. « Il semble moins probable » que la crise soit réglée rapidement.

Le regain d’anxiété se reflétait aussi sur le marché obligataire, où le taux des emprunts d’État américains à 10 ans reculait légèrement, à 1,84 %, contre 1,87 % la veille.

Légère accalmie sur les matières premières

Le baril de Brent de la mer du Nord, référence du brut en Europe, a grimpé jusqu’à 119,84 dollars à l’ouverture à Londres, frôlant le seuil des 120 dollars qui n’a pas été atteint depuis 2012. Il a clôturé en baisse de 2,18 % à 110,46 dollars.   

Le West Texas Intermediate (WTI) coté à New York a quant à lui poussé jusqu’à 116,57 dollars, un nouveau sommet depuis septembre 2008, avant de redescendre à 107,67 dollars en repli de 2,64 %.

Le gaz naturel en Europe se repliait aussi. Le TTF néerlandais a reculé de 2,85 %, après avoir touché, plus tôt, les 199 990 euros le mégawattheure (MWh), un record historique. La Russie représente plus de 40 % des importations annuelles de gaz naturel de l’Union européenne.

Les valeurs pétrolières européennes ont été pénalisées par ce retournement. TotalEnergies a perdu 3,75 %, Shell 5,73 % et BP 4,26 %. À New York Chevron prenait 1,02 %.

À Londres, Polymetal International a chuté de 42,13 % et Evraz de 11,50 %. Les deux entreprises minières fortement exposées à la Russie, qui ont vu leur capitalisation boursière fondre depuis une semaine, quitteront le 21 mars le FTSE 100, l’indice principal de la place londonienne.

Lufthansa incertain

La compagnie aérienne allemande Lufthansa, qui a insisté lors de la présentation de ses résultats sur le fait que la guerre en Ukraine était source de « grande incertitude », a reculé de 8,18 %.  

Perte abyssale chez Tim

Le titre de l’opérateur italien Telecom Italia (Tim) a plongé de 13,99 % à 0,30 euro à la Bourse de Milan, au lendemain de la publication de ses résultats 2021 qui ont fait apparaître une perte abyssale. Le conseil d’administration de TIM a de plus approuvé la scission entre le réseau de téléphonie fixe et les activités de services.

Du côté des devises

L’euro cédait 0,46 % face au dollar, à 1,1067 dollar, après être descendu, plus tôt, à son plus bas depuis mai 2020.  

La devise russe perdait à nouveau 4,5 % face au dollar.

Le bitcoin cédait du terrain (-3,70 %) après un bond durant les jours précédents à 42 471 dollars.