(New York) Les Bourses occidentales ont rebondi nettement mercredi, avec l’annonce de nouveaux pourparlers russo-ukrainiens et des propos modérés du président de la Banque centrale américaine (Fed), même si les prix des principales matières premières ont atteint des sommets.

En Europe, Paris est remontée de 1,59 %, après avoir perdu 5 % en deux jours, Londres a repris 1,36 %, Francfort 0,69 % et Milan 0,70 %.  

À Wall Street, le Dow Jones a glané 1,79 %, l’indice NASDAQ, sous influence technologique, a pris 1,62 %, et l’indice élargi S&P 500, a lui gagné 1,86 %.

« Espoir d'une fin de guerre »

« L’espoir d’une fin de la guerre est réapparu » selon Konstantin Oldenburger de CMC Markets, même s’il envisage que les indices rebaissent en cas d’échec des négociations. La perspective d’un apaisement du conflit a bénéficié au secteur aérien, notamment Lufthansa (+4,41 %) ou Air France-KLM (+3,91 %).

Russie et Ukraine ont annoncé qu’une nouvelle session de discussions se tiendrait en Biélorussie jeudi avec, au menu, un possible cessez-le-feu, tandis que les combats se poursuivaient, au septième jour de l’assaut des troupes russes sur l’Ukraine.

Les investisseurs ont été sensibles au ton prudent du président de la Fed, Jerome Powell, qui s’exprimait devant la commission des Services financiers de la Chambre des représentants, selon Jack Ablin, responsable de la stratégie d’investissement chez Cresset Capital.

S’il a bien annoncé un relèvement d’un quart de point du taux directeur de l’institution à l’issue de sa réunion des 15 et 16 mars, le responsable a délivré un message mesuré, qui laisse présager d’un resserrement monétaire très progressif.

« Nous allons procéder de façon prudente », a-t-il déclaré lors de son audition. « Nous allons éviter d’ajouter de l’incertitude à ce qui est déjà une période extraordinairement difficile et incertaine. »

La décrispation a été flagrante sur le marché obligataire. Le taux des emprunts d’État américains à 10 ans est ainsi passé de 1,69 % initialement à 1,90 %, un bond inhabituel sur un marché où les variations se mesurent souvent en centième de point de pourcentage (0,01 point).

Records des matières premières

Les producteurs de pétrole de l’OPEP+ ont persisté dans leur approche d’ouverture des vannes au compte-gouttes malgré l’embrasement des cours et ont décidé de produire 400 000 barils de plus par jour en avril.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en avril a grimpé de 6,95 % à 110,60 dollars, un sommet depuis avril 2011.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai a fait un bond de 7,58 % à 112,93 dollars atteignant un plus haut depuis 2014.

Le gaz naturel était lui aussi entraîné à la hausse, le TTF néerlandais s’envolant de 36,05 % à 165,54 euros le mégawattheure (MWh), après avoir touché 194 715 euros, un sommet historique.

« La guerre en Ukraine entraîne une forte réduction des exportations énergétiques de la Russie, même si celles-ci sont exemptées de sanctions » pour le moment, observe Bjarne Schieldrop, analyste de Seb.  

« Les transporteurs s’abstiennent de prendre des cargaisons d’énergie russe par crainte d’éventuelles sanctions et des risques qu’ils encourent quant à leur réputation », poursuit-il.

Les cours des métaux dont la Russie est un gros producteur ont également atteint des records : l’aluminium a culminé à 3552 dollars la tonne, et le nickel a touché les 25 730 dollars la ronne, un plus haut depuis 2011.

Les denrées agricoles, comme le blé, le maïs, l’huile de soja et de palme, étaient aussi à des sommets.

Du côté des devises

L’euro était à l’équilibre à 1,112 5 dollar, après être descendu plus tôt à son plus bas niveau depuis mai 2020.  

Le rouble rebondissait de 5,94 %, ayant perdu près d’un tiers de sa valeur en un mois.

Le bitcoin faisait une pause (+0,04 % à 43 918 dollars) après deux jours de forte hausse.