(New York) La Bourse de New York a conclu mitigée une séance hautement volatile lundi, soupesant l’impact des sévères sanctions financières occidentales qui s’abattent sur la Russie, visant à arracher un cessez-le-feu en Ukraine.

Selon des résultats définitifs à la clôture, l’indice Dow Jones, qui avait ouvert en nette baisse, n’a finalement lâché que 0,49 % à 33 892,60 points.

Le NASDAQ, également dans le rouge à l’ouverture, a conclu en hausse de 0,41 % à 13 751,40 points et l’indice élargi S&P 500 n’a cédé que 0,24 % à 4373,94 points, après avoir fortement reculé en journée.

La séance concluait aussi un nouveau mois de perte pour les indices, après un mois de janvier difficile.

Les États-Unis ont annoncé lundi qu’ils paralysaient les actifs de la Banque centrale de Russie, mettant à exécution l’une des mesures décidées contre les banques russes ce week-end avec l’Union européenne, auxquels se sont joints le Japon et la Suisse.

De premiers pourparlers russo-ukrainiens ont eu lieu en Biélorussie, et les délégations sont rentrées pour « consultations dans leurs capitales » respectives.

L’UE a fermé son espace aérien aux avions russes, tandis que Vladimir Poutine a interdit le ciel russe à de nombreuses compagnies aériennes.

« L’incertitude est élevée et l’issue n’est pas claire. Quand c’est comme ça, il y a une fuite vers les actifs sûrs, comme les bons du Trésor, l’argent, l’or et les métaux précieux », a commenté David Kotok, stratégiste en chef chez Cumberland Advisors.

Les rendements sur les bons du Trésor à 10 ans, qui évoluent à l’inverse du prix des obligations qui étaient très recherchées, ont glissé à un plus bas en un mois à 1,81 %.

Le dollar gagnait presque 0,50 % par rapport à l’euro à 1,1214 dollars pour un euro tandis que les cours du pétrole ont repris leur ascension.

« Les sanctions imposées ont été très sévères et le marché s’inquiète du boomerang économique qui risque de se produire si ces sanctions restent en place longtemps », a indiqué Peter Cardillo de Spartan Capital.

Une grosse moitié des secteurs du S&P 500 ont terminé dans le rouge, avec l’immobilier (-1,77 %) et le secteur bancaire (-1,45 %) en premier lieu.

« Nous ignorons comme les sanctions vont se dérouler. Nous savons que la méthode de paiement a changé mais nous ne saurons qu’après coup le lien entre les paiements » et la cascade d’impayés qui peut en découler, a expliqué David Kotok évoquant l’exclusion des banques russes du système Swift.

« Lorsque vous bloquez les paiements depuis ou vers la Russie, ce paiement était déjà prévu pour être utilisé pour autre chose. Lorsque le paiement n’arrive pas, la transaction suivante n’a pas lieu et le risque de contagion apparaît », a-t-il averti.

JPMorgan, Citigroup ont conclu en baisse de plus de 4 %.

Les titres des compagnies aériennes affectées par l’escalade des sanctions touchant les espaces aériens ont aussi lâché plus de 3 % comme Delta Airlines (-3,90 % à 39,92 dollars) et United Airlines (-3,16 % à 44,40 dollars).

Les actions du secteur de la défense ont eu le vent en poupe comme Lockheed Martin (+6,67 % à 433,80 dollars) ou Northrop Grumman (+7,93 % à 442,14 dollars).

À la cote, les entreprises russes inscrites au NYSE ou sur le NASDAQ ont vu leurs échanges arrêtés en attendant « des informations supplémentaires » vu le conflit russo-ukrainien et la portée des nouvelles sanctions.

La cotation d’une demi-douzaine de titres dont ceux du géant de la tech russe Yandex ou du groupe de paiements électroniques Qiwi a été mise à l’arrêt sur le NASDAQ. Sur le NYSE, ce sont trois groupes, Cian, une plateforme d’immobilier, le groupe minier Mechel (MTL) et le groupe de télécommunications MBT, qui sont concernées.

Avant cet arrêt de cotation mis en place dans la nuit par la place new-yorkaise, les actions russes avaient violemment souffert vendredi. Yandex avait ainsi chuté de 44 % en une journée.  

Après l’annonce de son rachat pour 13,4 milliards de dollars par la banque canadienne Toronto-Dominion Bank (TD), l’Américaine First Horizon a engrangé 28,66 % à 23,48 dollars.