(Londres) Les prix du pétrole remontaient lundi après avoir débuté la séance dans le rouge, portés par des tensions à leur comble autour de l’Ukraine mais canalisés par un possible accord « imminent » sur le dossier nucléaire iranien.

Vers 9 h 45, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril prenait 1,02 % à 94,49 dollars.

À New York, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en avril, dont c’est le premier jour d’utilisation comme contrat de référence, montait de 0,76 % à 90,90 dollars.

« Les démarches diplomatiques en cours n’ont pas permis de relâcher la pression sur le prix du pétrole, le baril de Brent remontant à 94 dollars », commente Susannah Streeter, analyste de Hargreaves Lansdown.

La Russie a affirmé lundi avoir tué sur son sol cinq « saboteurs » venus d’Ukraine alimentant les craintes d’une invasion imminente du pays.

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a annoncé lundi qu’il devait rencontrer jeudi à Genève son homologue américain Antony Blinken.

Le Kremlin a cependant jugé lundi « prématuré » de parler de la tenue d’un sommet des présidents Vladimir Poutine et Joe Biden pour désamorcer la crise russo-occidentale autour de l’Ukraine.

La Russie est l’un des trois plus grands producteurs de pétrole au monde, avec l’Arabie saoudite et les États-Unis. Les investisseurs redoutent des perturbations de l’approvisionnement en brut, dans un marché déjà tendu.

Les tensions en Ukraine devraient être un « catalyseur positif » pour les prix du pétrole, mais la hausse des prix reste freinée par les négociations autour du nucléaire iranien, explique Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote.

« Les investisseurs prennent en compte la possibilité d’un accord avec l’Iran qui débloquerait les exportations de pétrole iranien […]. Par conséquent, le sentiment haussier n’est plus aussi fort qu’au début de la semaine dernière », estime l’analyste.

Le premier ministre israélien Naftali Bennett a affirmé dimanche qu’un accord sur le dossier nucléaire iranien serait « imminent ».

Lundi, le ministre des affaires étrangères iranien a assuré que des « progrès significatifs » avaient été faits et que le nombre d’obstacles toujours en suspens avait été « considérablement réduit ».  

La participation au marché de l’Iran, membre fondateur de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole, est fortement limitée depuis 2018 et le rétablissement des sanctions économiques américaines par l’administration de Donald Trump.

Un retour de l’Iran à pleine capacité d’exportation dans le marché pourrait renverser l’état actuel de l’offre mondiale d’or noir.

« Malgré l’optimisme concernant le retour de l’approvisionnement iranien, la perspective d’un tel retour semble encore très éloignée et ne devrait pas se produire rapidement », estime quant à lui Michael Hewson de CMC Markets.