(New York) Les prix du pétrole ont clôturé en baisse lundi, consolidant leurs positions après une semaine de forte hausse, une respiration suscitée aussi par les espoirs d’une reprise des exportations iraniennes ainsi que la fermeture de plusieurs raffineries au Texas.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril, le plus échangé à Londres, a perdu 0,62 %, pour finir à 92,69 dollars.

Dans les échanges électroniques avant l’ouverture de la séance de lundi, le Brent avait atteint 94,00 dollars, pour la première fois depuis début octobre 2014.

À New York, le baril de West Texas Intermediate pour échéance en mars a lui cédé 1,07 %, pour terminer à 91,32 dollars.

Vendredi, le département d’État américain a indiqué qu’il renonçait à sanctionner pays et entreprises étrangers qui participeraient à des projets dans le cadre du programme nucléaire civil de l’Iran.

Néanmoins, il ne s’agit « pas d’une concession à l’Iran » ni d’un « signal indiquant que nous sommes sur le point de parvenir à une entente », a assuré Washington. Quant à l’Iran, son ministre des Affaires étrangères, Hossein Ami-Abdollahian, a jugé ce geste « bon mais pas suffisant ».

Pour autant, « le marché pense que, peut-être, c’est la première de nombreuses étapes qui mèneront à la reprise des exportations de pétrole iranien », a expliqué Andy Lipow, du cabinet Lipow Oil Associates. « C’est mauvais pour les cours », a-t-il ajouté.

Une nouvelle séance de négociations pour rétablir l’accord sur le nucléaire iranien doit avoir lieu mardi à Vienne, près d’un an après la reprise des pourparlers.

Les prix ont aussi été mis sous pression par l’interruption des activités de trois importantes raffineries du Texas liée à une vague de froid, à Houston (Valero), Pasadena (Chevron) et Galveston (Marathon).

Si le temps s’est nettement réchauffé ces dernières heures, « on a probablement perdu environ 4 millions de barils de demande à cause de cet évènement », a analysé Andy Lipow.

Même s’il s’agit d’un évènement technique, le fait que ces raffineries n’aient pas pris livraison de plus d’un million de barils par jour a fait baisser temporairement la pression sur l’offre, ce qui a calmé les prix.

Mais pour Bjornar Tonhaugen, responsable de la couverture pétrole pour le cabinet Rystad Energy, l’offre de brut et de carburant « continue à être inférieure à la demande », et « il y a très peu de signes visibles d’un renversement ».

Lundi, les analystes de Morgan Stanley ont confirmé leur prévision d’un baril de Brent à 100 dollars.

Pour Andy Lipow, la propension du marché à s’inscrire à de nouveaux sommets depuis 2014 « dépend de la situation géopolitique entre Russie, États-Unis et Ukraine, ainsi que de la capacité de l’OPEP à restaurer sa production ».