(Paris) Les marchés boursiers tentaient lundi de sauver la mise pour la dernière séance de janvier, un mois qui aura été morose, avant une semaine chargée en résultats d’entreprises et en décisions monétaires.

Les Bourses européennes ont signé un petit rebond pour clôturer le mois : Francfort a pris 0,99 %, Milan 0,94 %, Paris 0,48 % et Londres a fini à l’équilibre (-0,02 %).

À la Bourse de New York, le Dow Jones gagnait 0,45 % et le S&P 500 1,16 %. Le NASDAQ sortait du lot, bondissant de 2,44 % vers 13 h 10.

Mais sur l’ensemble du mois de janvier, seuls les indices de Londres et Hong Kong affichent des gains. L’indice Eurostoxx 50 a reculé de 2,88 % et les pertes du NASDAQ approchent les 10 %.

Les marchés ont été secoués par les différents signaux émis par la Réserve fédérale américaine (Fed), qui envisage de durcir sérieusement sa politique monétaire pour endiguer la hausse des prix. Les chiffres de l’inflation et la remontée des taux d’intérêt sur le marché obligataire ont aussi contribué à la nervosité des investisseurs.

Sur le marché obligataire, les taux européens se sont nettement tendus, de 5 à 6 points de base en moyenne. Le Bund allemand à 10 ans, qui fait référence, est repassé en positif à 0,01 %, deux semaines après sa première incursion au-dessus de zéro depuis mai 2019. Le taux français à même échéance est monté à 0,42 %, contre 0,37 % à la clôture de vendredi.  

L’inflation en Allemagne a ralenti en janvier (4,9 % sur un an), après son pic de décembre, mais est ressortie supérieure aux prévisions des analystes (4,6 %).  

Un chiffre qui rend les investisseurs nerveux à l’approche de la réunion de la Banque centrale européenne (BCE) jeudi.  

« Alors que la BCE pourrait commencer à hausser le ton quant au futur resserrement monétaire, sans toutefois modifier à court terme sa politique, la BoE (Banque d’Angleterre) devrait, elle, augmenter à nouveau son taux directeur », anticipe Vincent Boy, analyste marchés chez IG France.

Le pétrole toujours sous tension

Les prix du pétrole étaient en hausse, profitant de crises géopolitiques et d’une offre limitée, avant la réunion mercredi de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses partenaires (OPEP+).

Le prix du baril de Brent de mer du Nord pour livraison en mars gagnait 1,37 % à 91,26 dollars vers 13 h, se rapprochant de son pic de la semaine passée (91,70 dollars), un plus haut depuis 2014.  

Celui du WTI à même échéance avançait de 1,14 % à 87,83 dollars.  

La grande distribution souffre

À Paris, l’action du groupe de distribution Casino a plongé de 13,81 % à 19,59 euros à la suite d’un avertissement sur ses prochains résultats, selon lequel les enseignes du groupe en France ne verront pas leur excédent brut d’exploitation (Ebitda) croître en 2021. Carrefour a suivi, chutant de 5,32 % à 16,92 euros.  

À Londres, les chaînes Sainsbury’s (-2,81 % à 290,70 pence) et Tesco (-2,11 % à 297 pence) ont également reculé.  

La tech se reprend

« Après un mauvais début d’année, les valeurs technologiques parviennent enfin à se redresser un peu, soutenues notamment par les impressionnants résultats trimestriels des poids lourds, comme Microsoft et Apple », constate Konstantin Oldenburger, de CMC Market.

À New York, Amazon bondissait de 3,07 %, Meta Platforms (maison-mère de Facebook) de 2,47 %, Apple de 1,38 % et Uber de 5,92 %, vers 12 h 55.  

L’action Spotify prenait 12,21 %. Accusé de laisser le champ libre à la désinformation sur la COVID-19 dans ses podcasts, le géant du streaming audio a annoncé des mesures dimanche, dont l’introduction de liens vers des informations factuelles et scientifiquement sourcées.

À Paris, Dassault Systèmes a pris 3,28 %, STMicroelectronics 3,02 %, et à Francfort Delivery Hero a gagné 7,65 %.

Du côté de l’euro et du bitcoin

Vers 13 h 05, l’euro s’échangeait à 1,1227 dollar (+0,68 %), galvanisé par l’hypothèse envisagée par certains analystes de sept hausses des taux directeurs de la Fed en 2022.

Le bitcoin montait de 1,77 % à 38 430 dollars.