Chaque samedi, un de nos journalistes répond, en compagnie d’experts, à l’une de vos questions sur l’économie, les finances, les marchés, etc.

Je suis un boursicoteur, je possède de petites quantités d’actions dans une multitude d’entreprises. Je reçois régulièrement des invitations à participer à la réunion des actionnaires de façon virtuelle ou par correspondance. Ces invitations sont souvent accompagnées de bulletins de vote pour différentes décisions qui doivent être avalisées par le vote des actionnaires. Quel est le poids de mon vote ? Est-ce que chacun des actionnaires a droit à un vote de valeur égale, ou bien celui-ci est-il au prorata du nombre d’actions qu’il possède ?

Luc Labelle

Afin de répondre adéquatement à cette question, La Presse a fait appel à Charles-Antoine Montreuil, conseiller en gestion de patrimoine et gestionnaire de portefeuille au Groupe Financier Brunet Gilbert Paquet, affilié à la Financière Banque Nationale.

« Détenir des actions donne droit à une partie des profits (les dividendes notamment). En revanche, un droit moins connu, mais tout aussi important, de l’actionnaire est le droit de vote », souligne d’abord Charles-Antoine Montreuil.

« Lorsqu’on possède des actions ordinaires d’une entreprise, on est en partie propriétaire de celle-ci. De ce fait, un actionnaire ordinaire d’une société cotée en Bourse possède certains droits relatifs à son investissement en actions, et parmi les plus importants d’entre eux se trouve le droit de vote sur certaines questions d’entreprise.

« Ainsi, les actionnaires élisent le conseil d’administration et votent sur les changements structurels fondamentaux de l’entreprise. Ils ont également le droit de voter sur des enjeux qui influent directement sur leur actionnariat, comme un fractionnement d’actions ou un projet de fusion ou d’acquisition », indique le financier.

Ce dernier ajoute qu’ensuite, le nombre de votes par action peut varier et dépend du type d’action que vous possédez. En général, dit-il, les entreprises accordent aux actionnaires un vote par action, donnant ainsi aux actionnaires qui investissent le plus dans l’entreprise une plus grande place dans les décisions de l’entreprise.

L’exemple Alphabet

Un exemple intéressant d’une société avec plusieurs catégories d’actions est, selon lui, Alphabet (propriétaire de Google). Il souligne avec justesse qu’il existe donc des actions qui se négocient sous le symbole « GOOGL », qui sont des actions de catégorie A avec un vote par action. Il existe aussi une catégorie d’actions qui se négocient sous le symbole « GOOG », qui sont des actions de catégorie C sans droit de vote, de même que des actions de catégorie B non négociées en Bourse. Ces dernières sont détenues par des initiés de l’entreprise et bénéficient de 10 votes par action. C’est ce qu’on appelle des actions multivotantes.

« Étant donné que les actionnaires ont une influence proportionnelle à leur participation, certains acteurs du marché ou investisseurs activistes appelés “hostiles” accumuleront une grande participation dans une entreprise en achetant un nombre important des actions. Cela leur permettra, lorsqu’ils auront suffisamment de pouvoir d’actionnariat, d’influencer un vote, d’intervenir et d’orienter la direction de l’entreprise ou de devenir l’actionnaire majoritaire de l’entreprise », dit-il.

« En somme, bien que pour les plus petits investisseurs, le droit de vote peut sembler anodin, il peut être très utile pour suivre les développements internes de l’entreprise et ainsi s’assurer de ne pas avoir de surprises ! »

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