(New York) Les cours du pétrole ont grimpé vendredi à leurs plus hauts depuis deux mois et demi, alors que la production d’or noir de l’OPEP+ risque de peiner à répondre à une remontée de la demande.  

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour échéance en mars a pris 1,59 dollar ou 1,88 % à 86,06 dollars, un sommet à un souffle de son record de 2021, le 26 octobre, à 86,40 dollars.

À New York, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en février a gagné 1,70 dollar ou 2,07 % à 83,82 dollars, un plus haut depuis le 9 novembre.

Les prix de l’or noir ont ainsi inscrit leur quatrième semaine de hausse d’affilée, en affichant un bond de 5,38 % sur la semaine pour le Brent et de 6,30 % pour le WTI.

« L’humeur du marché est à la hausse, beaucoup d’analystes parlent d’un baril bientôt à 100 dollars, ce qui dope l’optimisme sur les prix », a commenté Andrew Lebow de Commodity Research Group.

La flambée des cas de COVID-19 suscités par le variant Omicron pourrait bientôt atteindre son pic aux États-Unis, a relevé l’analyste, « ce qui laisse entendre que la demande va être très soutenue » dans les mois qui viennent.

Alors qu’il y a encore un mois, les investisseurs craignaient que le nouveau variant de la COVID-19 ne relance une longue période de restrictions sanitaires, ce qui aurait pesé sur les déplacements mondiaux et donc sur la demande de pétrole, Omicron semble pour l’instant avoir eu un effet limité sur l’économie mondiale.

Le climat s’est aussi refroidi aux États-Unis, ce qui gonfle la demande d’énergie pour le chauffage et fait grimper le prix du fioul domestique.

Et alors que l’appétit des consommateurs pour le carburant augmente, les producteurs peinent à répondre à cette demande. L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et ses partenaires (OPEP+) annoncent mois après mois des augmentations marginales de leurs objectifs d’extractions, mais peinent à les atteindre.

Outre de fortes perturbations au Kazakhstan et en Libye en raison de crises géopolitiques, « nous remarquons que d’autres producteurs comme la Russie, l’Angola, le Nigeria et l’Équateur n’arrivent pas à atteindre leur objectif », s’inquiètent les analystes de ABN Amro.

Ils s’attendent donc à ce que les prix du pétrole restent élevés.

La perspective, selon des informations de presse, que la Chine cède des réserves pétrolières d’ici la fin du mois, conformément à l’accord passé avec les États-Unis pour faire reculer les prix de l’énergie, n’a guère eu d’effet baissier sur les cours.