(New York) Les cours du pétrole ont encore grimpé mercredi grâce à la forte baisse des stocks américains de brut, au point de s’approcher des records sur plusieurs années établis en octobre dernier.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars, contrat le plus échangé à Londres, a avancé de 1,13 % pour clôturer à 84,67 dollars. Il est monté, en séance, jusqu’à 85,21 dollars, non loin des 86,70 dollars atteints le 25 octobre dernier, qui constituaient un sommet depuis 2018.

Quant au baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en février a lui pris 1,74 %, pour finir à 82,64 dollars. Plus tôt, il s’était envolé jusqu’à 83,10 dollars, à portée des 85,41 dollars atteints le 25 octobre, un plus haut de sept ans.

Le ton a été donné par la publication hebdomadaire des stocks américains de brut, qui est ressortie en forte baisse de 4,6 millions de barils, soit quasiment le triple de ce qu’attendaient les analystes (1,6).

Après cette septième baisse consécutive en autant de semaines, les réserves américaines d’or noir se situent à leur plus faible niveau depuis octobre 2018.

Elles sont inférieures de 8 % à leur niveau moyen des cinq dernières années à la même époque, selon l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA).

« À cette époque de l’année, les réserves doivent normalement augmenter, pas baisser », a réagi James Williams, du cabinet WTRG Economics.

L’accélération des cours a aussi été favorisée par le coup de mou du dollar, qui est repassé sous 1,14 dollar pour un euro. Le billet vert étant la devise des matières premières, un dollar affaibli peut pousser les prix à la hausse.

L’impact de la baisse des stocks a été quelque peu relativisé par la nette hausse des stocks américains d’essence, qui ont monté de 7,9 millions de barils, soit quasiment le triple des prévisions (2,7).

« Ce rapport ne change pas la vision des opérateurs, qui s’attendent à ce que le marché demeure très tendu à court terme », a commenté, dans une note, Edward Moya, analyse d’Oanda.

Pour Bart Melek, responsable de la stratégie matières premières chez TD Securities, les courtiers ont aussi été sensibles au léger repli de la production américaine, de 11,8 à 11,7 millions de barils par jour.

Ce dans un contexte de reprise continue de la demande et d’offre insuffisante. « Beaucoup s’inquiètent du fait que l’OPEP (OPEP et ses alliés) n’ait pas suffisamment de capacités pour équilibrer le marché en 2022, comme promis », a indiqué Bart Melek, dans une note.

Quant à Omicron, le variant du coronavirus est quasiment déjà dans le rétroviseur, a fait valoir James Williams.

« On va bientôt atteindre le pic (de cas positifs), si ce n’est déjà fait », anticipe l’analyste. « D’ici février, ce sera derrière nous. Or, les marchés à terme échangent sur février et mars », donc voient au-delà d’Omicron, selon lui.