(New York, Toronto) La Bourse de New York a terminé en forte baisse mercredi, hérissée par le ton de plus en plus ferme de la Banque centrale américaine (Fed), qui veut s’attaquer résolument à l’inflation.

Le Dow Jones a lâché 1,07 % à 36 952,65 points et l’indice élargi S&P 500, 1,94 % à 4797,70 points, mais c’est le NASDAQ qui a particulièrement souffert, décrochant de 3,34 %, pour clôturer à 15 586,29 points.

L’indice composé S&P/TSX du parquet torontois a reculé de 196,86 points pour terminer la séance avec 21 039,66 points.

Sur le marché des devises, le dollar canadien s’est négocié au cours moyen de 78,63 cents US, en baisse par rapport à celui de 78,69 cents US de mardi.

À la Bourse des matières premières de New York, le cours du pétrole brut a avancé de 86 cents US à 77,85 $ US le baril, pendant que celui du gaz naturel s’est apprécié de 16,5 cents US à 3,88 $ US le million de BTU.

Le prix de l’or s’est emparé de 10,50 $ US à 1825,10 $ US l’once alors que celui du cuivre a reculé de 6,2 cents US à 4,41 $ US la livre.

Inquiets de la remontée des taux obligataires, les investisseurs avaient entamé la séance sur la pointe des pieds, en ordre dispersé.

Les valeurs technologiques plombaient tout le marché, à l’exception du Dow Jones, qui a fini par être entraîné dans le rouge, lui aussi.

Le tournant aura été la publication du procès-verbal de la dernière réunion du comité de politique monétaire de la Fed, qui témoigne d’une volonté de s’attaquer de front à l’inflation.

Les membres de la Fed ont indiqué, dans un langage sans équivoque, qu’ils envisageaient désormais de relever plus tôt et plus souvent que prévu le taux directeur de l’institution.

En outre, il est désormais question d’entamer la réduction du bilan de la Fed dès après la première hausse de taux, ce qui a pris de cours les opérateurs.

« Le marché n’a pas aimé ce passage », ont commenté, dans une note, les analystes de Briefing.com.

C’est d’abord le marché obligataire qui s’est cabré, le taux de référence des emprunts d’État américains à 10 ans bondissant au-dessus de 1,70 %, à un plus haut de neuf mois.

Déjà mal orienté, le NASDAQ a plongé, perdant plus de 3 %.

« Les titres qui ont des multiples élevés (prix de l’action rapporté au bénéfice) en prennent généralement plein la figure quand il semble que la Fed s’apprête à augmenter ses taux », a expliqué le responsable de l’investissement au sein de la société de gestion Bokeh Capital Partners.

C’est le cas de beaucoup de valeurs qui ont affiché des progressions insolentes en 2021, comme Alphabet (-4,68 %), Tesla (-5,35 %), ou Apple (-2,66 %).

Les pépites de la nouvelle économie introduites en Bourse en fanfare en 2021 étaient aussi pilonnées, à l’image de la société de services financiers en ligne SoFi (-6,31 %) ou de la plateforme virtuelle Roblox (-6,95 %).

Les vedettes des cryptomonnaies et de la chaîne de bloc en prenaient aussi pour leur grade, les investisseurs délaissant, par exemple, Coinbase (-6,36 %), ou l’entreprise de « minage » de devises virtuelles Riot Blockchain (-12,06 %).

Quelques rares titres ont résisté à ce vent mauvais et permis au Dow Jones de limiter ses pertes, notamment les valeurs du secteur médical comme Merck (+2,43 %) ou Walgreens (+0,97 %).

« Le marché va vendre massivement durant quelques jours, le temps de digérer » la publication de la Fed, a annoncé Kim Forrest. « Les gens flippent. Ça arrive. »

Autre étoile de la promotion 2021 des introductions en Bourse, le constructeur de véhicules électriques Rivian (-11,22 % à 90,01) a pris de plein fouet une série d’annonces de ses concurrents.

General Motors (-4,56 % à 62,74 dollars) a présenté mercredi une version électrique de sa propre camionnette vedette, le Silverado, à l’occasion du CES, le salon de la tech à Las Vegas.

Stellantis a aussi dévoilé un partenariat majeur avec Amazon, qui prévoit la commande au constructeur de « milliers » de véhicules électriques utilitaires par an à partir de 2023.

Or Rivian, entré en Bourse mi-novembre, basait jusqu’ici, une partie de sa popularité auprès des investisseurs sur une commande de 100 000 vans électriques par Amazon.  

Joli galop aussi pour AT & T (+2,22 % à 26,21 dollars), dont le directeur général a communiqué de bons chiffres d’abonnements téléphoniques et indiqué que la cession de WarnerMedia (filiale de contenus) à Discovery (-1,12 % à 26,45 dollars) suivait son cours comme prévu.

Le dirigeant a aussi indiqué que la chaîne HBO et la plateforme de streaming HBO Max comptaient 73,8 millions d’abonnés dans le monde fin 2021.