(Londres) Les prix du pétrole ne parvenaient pas à se reprendre jeudi de la correction subie la veille face au spectre du retour sur le marché des barils iraniens, de stocks américains en hausse et d’une demande affaiblie en Asie par la circulation de la COVID-19.

Vers 5 h 40, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet valait 65,33 dollars à Londres, en recul de 2,0 % par rapport à la clôture de la veille.  

À New York, le baril de WTI pour le mois de juin, dont c’est le dernier jour de cotation, perdait 1,77 % à 62,24 dollars.

La semaine avait pourtant bien commencé pour les cours du brut : les contrats de Brent et du WTI ont même atteint mardi en cours de séance 70,24 dollars et 67,01 dollars, une première depuis le 8 mars.

Mais un cocktail d’arguments baissiers a eu raison mercredi de cette envolée.

D’abord la hausse des stocks de brut aux États-Unis la semaine constatée mercredi par l’Agence américaine d’information sur l’Énergie (EIA), d’environ 1,3 million de barils.

Ensuite les craintes d’une reprise de la demande asiatique perturbée par le regain de vigueur de la COVID-19, en Inde depuis plusieurs semaines, mais plus récemment à Taïwan ou encore en Malaisie.

Enfin les nouvelles positives sur le front du nucléaire iranien, aussi de nature à lester les cours du brut.

Les négociateurs, qui ont bouclé mercredi à Vienne une nouvelle session de pourparlers pour faire revenir Téhéran et Washington dans les rails, ont fait état de « progrès tangibles », disant voir un accord se dessiner.

« Nous avons bien avancé. Un accord prend forme », a déclaré à l’issue de la rencontre le diplomate européen Enrique Mora, qui chapeaute les discussions.

L’industrie pétrolière iranienne est soumise à embargo par les États-Unis, mais une amélioration des relations entre Washington et Téhéran pourrait conduire à l’allègement de ces sanctions et donc au retour sur le marché, qui peine déjà à écouler ses stocks, d’un volume important d’or noir.

Le cabinet de conseil Wood Mackenzie a par ailleurs rappelé dans une étudie publiée jeudi que le « pétrole et le gaz sont des activités risquées ».

« L’industrie se retrouve aujourd’hui à devoir fournir du pétrole et du gaz à un monde dans lequel la demande future-et les prix-sont très incertains », explique en exergue son vice-président, Fraser McKay.