(New York) Les marchés boursiers sont repartis de l’avant mercredi au lendemain de prises de bénéfices, les perspectives de croissance continuant de motiver les investisseurs.

L’Europe, qui avait réagi très négativement à un discours de la secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen mardi, a fini en net rebond, de Francfort (+2,12 %) à Paris (+1,40 %), et de Londres (+1,68 %) à Milan (+2,03 %).

À Wall Street, si le Dow Jones (+0,29 %) a terminé sur un nouveau record, le NASDAQ, à forte coloration technologique, a lâché 0,37 % après une chute de presque 2 % la veille. Le S&P 500 est resté stable (+0,07 %).

« L’attention se concentre à nouveau sur les perspectives économiques des entreprises au moment où les restrictions continuent d’être levées » progressivement, explique Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.

Des créations d’emplois dans le privé un peu décevantes et un ralentissement dans l’activité dans les services aux États-Unis n’ont pas freiné les investisseurs.

« Même s’il y a un léger ralentissement par rapport aux anticipations, il n’en demeure pas moins que la reprise est vraiment là », souligne Laurent Le Grin, directeur général de DPAM France, interrogé par l’AFP.

Ce redressement économique en cours s’accompagne d’une hausse des prix des matières premières, engendrant à son tour des risques d’inflation qui eux-mêmes conduisent à une possibilité de resserrement monétaire plus rapide que prévu. Ce qui pourrait faire pression à la baisse sur les marchés financiers.

Si la Banque centrale américaine (Fed) martèle qu’il est encore trop tôt pour penser à relever les taux, Janet Yellen, anciennement à la tête de l’institution, avait jugé mardi qu’il faudra peut-être « augmenter un peu les taux d’intérêt pour que l’économie ne surchauffe pas ». Avant de rétropédaler pour assurer que ses propos n’étaient « ni une prédiction ni une recommandation ».  

« La Fed continuera d’attendre de voir l’amélioration sensible conjoncturelle au niveau de l’emploi avant d’ajuster à son tour sa politique », estime Alexandre Hezez, stratégiste chez Groupe Richelieu.

Tous les yeux seront donc rivés sur la publication du rapport mensuel de l’emploi américain vendredi.

Sur le marché obligataire, « l’essentiel du mouvement (à la hausse des rendements) est probablement derrière nous, une grande partie des prévisions d’inflation et des relances budgétaires étant désormais intégrées », estime pour sa part Esty Dwek, responsable de la stratégie de marchés de Natixis Investment Managers Solutions.

Le taux d’emprunt américain à dix ans en témoignait, se repliant autour de 1,57 % vers 21 h GMT.

Les matières premières en hausse

À Paris, ArcelorMittal a bondi de 4,92 % à 25,91 euros, entraînant Eramet (+6,32 % à 64,80 euros). À Londres, BHP s’est arrogé 4,99 % à 2306 pence.  

Même tendance du côté des pétrolières, Total a grimpé de 3,58 % à 30,02 euros à Paris, BP de 2,69 % à 318,50 pence à Londres et Eni de 2,06 % à 10,30 euros à Milan.

Deutsche Post profite du commerce en ligne

L’action (+4,59 % à 50,88 euros) a été propulsée par un bénéfice trimestriel historique du géant de la logistique et du courrier, qui a profité du boom du commerce en ligne durant la pandémie. Il a relevé dans la foulée son objectif de résultat opérationnel (EBIT) à plus de 6,7 milliards d’euros pour 2021, contre un solde supérieur à 5,6 milliards d’euros visé auparavant.

Le quasar Stellantis

L’action du constructeur (+7,03 % à 14,89 euros) a été portée au pinacle. Au niveau mondial, le constructeur automobile Stellantis, issu de la récente fusion de Peugeot-Citroën et de Fiat-Chrysler, a présenté un chiffre d’affaires net de 34,3 milliards d’euros au premier trimestre, en hausse de 14 % par rapport au premier trimestre 2020, qui avait été freiné sur sa fin par les premières mesures sanitaires liées à la COVID-19.

Les fabricants de vaccins à la peine

À Wall Street, les titres des fabricants de vaccin contre la COVID-19 ont reculé en fin de séance avec l’annonce que l’administration américaine était favorable à la levée des brevets afin d’accélérer leur production et distribution.

Moderna, inclus dans l’indice du NASDAQ, a plongé de 6,19 % à 162,84 dollars. Novavax, dont le vaccin est encore à l’étude, a cédé presque 5 %. Pfizer a stagné tandis que son partenaire allemand BioNtech a lâché 3,45 %. Johnson and Johnson a perdu 0,42 %.

Le pétrole a fait du surplace

Les cours du pétrole brut ont fait du surplace, avec les inquiétudes pour la demande en Inde, submergée par une deuxième vague de contaminations.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet a conclu à 68,96 dollars, soit 8 cents ou 0,11 % de plus que le cours de mardi à Londres.

À New York, le baril américain de WTI pour juin a fini en léger retrait de 0,09 % ou 6 cents à 65,63 dollars.

Dans le même temps, l’euro a cédé 0,11 % face au billet vert à 1,2001 dollar vers 15 h.

Le bitcoin progressait de 4,94 % à 57 475 dollars.