(New York et Toronto) La Bourse de New York a conclu mardi en ordre dispersé, après l’inflation américaine et la pause demandée sur le vaccin de Johnson & Johnson, le S&P 500 parvenant à grappiller un nouveau record.

Selon des résultats définitifs, le Dow Jones a abandonné 0,20 % à 33 677,27 points. Le NASDAQ, à forte concentration technologique, a solidement avancé de 1,05 % à 13 996,10 points. Le S&P 500 a atteint de peu un nouveau sommet à 4141,59 points en hausse de 0,33 %.

La Bourse de Toronto a clôturé en hausse grâce au rebond des titres du cannabis et à la hausse des cours des métaux.

L’indice composé S&P/TSX du parquet torontois a gagné 2,42 points pour terminer la journée avec 19 203,70 points.

Le secteur de la santé a mené la charge avec une croissance de 1,43 %, après avoir perdu lundi 5,61 %.

L’action du producteur de cannabis Aphria s’est remise de sa chute de 14,19 % de lundi, liée à la publication de résultats décevants pour son premier trimestre, en prenant mardi 1,08 $, soit 6,18 % à 18,55 $. Le titre d’Organigram Holdings a gagné 4 % à 3,64 $.

Aux États-Unis, l’« appétit insatiable pour le risque » des investisseurs a eu le dessus sur la publication de données témoignant d’une inflation plus forte que prévu et sur un sérieux pépin pour un des fabricants de vaccins contre la COVID-19.

« L’humeur est généralement assez optimiste et l’appétit insatiable des investisseurs pour le risque stimule largement les marchés boursiers aujourd’hui », a observé Candice Bangsund, gestionnaire de portefeuille chez Fiera Capital.

« Donc, d’une part, nous avons vu ce matin des données d’inflation aux États-Unis, qui étaient plus fortes que prévu, mais encore une fois, les investisseurs parient que tout pic d’inflation à court terme sera de courte durée et ne suffira donc pas à justifier un changement de politique ou un retrait du soutien de la politique monétaire de la Fed. »

La perte potentielle d’une option de vaccination a jeté une ombre sur certaines entreprises qui comptaient sur une distribution accélérée pour se remettre de la pandémie, y compris un large éventail de détaillants et d’entreprises liées au voyage, comme les hôtels, ce qui a fait reculer leurs actions.

Sur le marché des devises, le dollar canadien s’est négocié au cours moyen de 79,66 cents US, inchangé par rapport à son cours moyen de la veille.

À la Bourse des matières premières de New York, le cours du pétrole brut a grimpé de 48 cents US à 60,18 $ US le baril, tandis que celui de l’or s’appréciait de 15,80 $ US à 1748,50 $ US la livre. Le cours du cuivre progressait pour sa part de 2 cents US à 4,04 $ US la livre.

Pause pour le vaccin J&J

« Les actions sont restées mitigées après cette séance bien occupée par le chiffre si attendu de l’inflation américaine, mais aussi par la nouvelle qu’une pause, effective immédiatement, a été déclarée pour la distribution du vaccin Johnson & Johnson, d’importance majeure aux États-Unis », ont commenté les analystes de Schwab.

L’agence américaine de réglementation des médicaments, la FDA a demandé une pause dans le déploiement du vaccin en indiquant mardi enquêter sur six cas graves de développement de caillots sanguins après avoir reçu le vaccin unidose de JNJ. La distribution de celui-ci en Europe a aussi été retardée.

« Cette annonce survient alors que certains États américains luttent contre une augmentation des infections à la COVID-19 malgré la progression des vaccinations », a-t-on souligné chez Schwab.

La Maison-Blanche a assuré que la pause dans la distribution de ce vaccin n’aurait « pas d’impact important » sur le rythme de la campagne de vaccination.

Le titre du géant de la pharmacie et des produits d’hygiène, membre important du Dow Jones, a perdu 1,34 % à Wall Street à 159 dollars pendant que son concurrent Moderna a bondi de 7,40 %. L’action de Pfizer, fabricant de l’autre vaccin rival aux États-Unis, n’a avancé que de 0,54 %.

Sur le front macro-économique, les investisseurs ont digéré l’accélération de l’inflation américaine en mars à +0,6 % sur le mois, un peu supérieure aux attentes, et +2,6 % sur un an, un plus haut depuis l’automne 2018.  

Face à cette nouvelle, les rendements sur les bons du Trésor à 10 ans, sensibles à l’inflation, sont néanmoins restés calmes, baissant même de plus de 2 % à 1,62 % contre 1,66 % la veille.

Les marchés font confiance à la Fed qui a maintes fois assuré ces dernières semaines que l’augmentation des prix serait temporaire et qu’elle poursuivait pour quelque temps sa politique monétaire très accommodante, avec des taux directeurs proches de zéro et de massifs achats d’actifs.

« La Fed a clairement indiqué qu’elle considérait ces augmentations comme transitoires et qu’elle tolérerait une inflation de 2 % davantage comme une moyenne plutôt qu’un plafond », a indiqué Chris Low de FHN Financial.

Les marchés se préparaient également à l’ouverture de la saison des résultats trimestriels des entreprises cotées au S&P 500.

Les grandes banques américaines donneront le coup d’envoi : JPMorgan Chase, Goldman Sachs et Wells Fargo feront part de leur bilan trimestriel mercredi, Bank of America et Citigroup se plieront à cet exercice jeudi.

Parmi les actions du jour, le titre Boeing, qui a grimpé de 1,50 %, a bénéficié d’un meilleur bilan des livraisons d’appareils au 1er trimestre avec le retour en service du 737 MAX. Les grands noms de la tech comme Apple et Twitter ont engrangé plus de 2 %, illustrant la bonne performance du NASDAQ.