(New York) Les prix du pétrole ont terminé en hausse mardi, avant l’état des stocks américains qui sera publié mercredi, bénéficiant de l’absence de progrès dans les discussions sur le nucléaire iranien ce qui éloigne un peu plus la perspective de revoir des barils de Téhéran sur le marché.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin a terminé à 63,67 dollars, en hausse de 39 cents ou 0,61 % à Londres.

À New York, le baril américain de WTI pour le mois de mai a gagné 48 cents ou 0,80 % à 60,18 dollars.

« Les craintes de représailles iraniennes après l’attaque de son installation de traitement nucléaire sont susceptibles de soutenir les prix cette semaine », a estimé Jeffrey Halley, analyste de Oanda.

L’Iran a annoncé mardi son intention de « commencer à enrichir l’uranium à 60 % », niveau qui le rapprocherait d’une capacité d’utilisation militaire, deux jours après un « sabotage » de son usine d’enrichissement de Natanz, que Téhéran impute à Israël.

L’enrichissement à 60 % marquerait une étape supplémentaire et inédite dans la violation des engagements pris par l’Iran en vertu d’un accord international conclu à Vienne en 2015 pour limiter son programme nucléaire, au moment même où des discussions doivent continuer en Autriche pour sauver ce pacte.

Selon M. Halley, ces développements éloignent « tout espoir de progrès » dans le cadre des négociations qui doivent reprendre cette semaine à Vienne, en Autriche, pour tenter de faire revenir les États-Unis dans cet accord.

Ils éloignent en conséquence le retour sur le marché du pétrole iranien soumis à embargo par Washington, vu comme une menace par les investisseurs, puisqu’a priori difficile à absorber par un marché toujours fragilisé par la pandémie.

Les prix du brut ont aussi terminé en hausse dans l’attente de la publication mercredi du rapport hebdomadaire des stocks américains, soulignait Louise Dickson de Rystad Energy.

Selon les prévisions médianes des analystes interrogés par Bloomberg News, les réserves commerciales de brut devraient reculer pour la 3e semaine d’affilée à hauteur de -2,7 millions de barils tandis que les stocks d’essence et de produits distillés devraient augmenter de près d’un million de barils chacun.

Les investisseurs ont par ailleurs accueilli mardi les chiffres des Douanes chinoises traduisant une économie au beau fixe, signal positif pour la consommation de pétrole dans le pays.

Les ventes de produits chinois à l’étranger ont connu en mars une forte hausse de 30,6 % sur un an le mois dernier – un chiffre cependant inférieur aux attentes des analystes – et les importations ont bondi de 38,1 % sur la même période.