(New York, Toronto) L’indice S&P 500 a franchi jeudi un nouveau cap à la clôture en dépassant le seuil symbolique des 4000 points à l’issue d’une séance positive pour les géants technologiques de la Bourse new-yorkaise.

Le S&P, qui regroupe les 500 plus grandes entreprises cotées à Wall Street, a pris 1,18 % à 4019,87 points.

Le NASDAQ, à forte coloration technologique, a lui grimpé de 1,76 % à 13 480,11 points et l’indice des valeurs vedette Dow Jones est monté plus modestement de 0,52 % à 33 153,21 points.

La Bourse de Toronto a commencé le mois d’avril en lion, clôturant la séance de jeudi à un sommet record, pendant que les marchés américains enregistraient une reprise généralisée qui a vu l’indice S&P 500 franchir le cap de 4000 points pour la première fois de son histoire.

L’indice composé S&P/TSX du parquet torontois s’est apprécié de 289,65 points pour terminer la journée à 18 990,32 points.

Sur le marché des devises, le dollar canadien s’est négocié au cours moyen de 79,59 cents US, en hausse par rapport à son cours moyen de 79,52 cents US de la veille.

« Les taux obligataires ont un peu baissé, ce qui a aidé les valeurs de la tech », observe JJ Kinahan de TD Ameritrade. « Des investisseurs qui n’avaient pas complètement réajusté leur portefeuille à la fin du premier trimestre (mercredi, NDLR) l’ont fait aujourd’hui. Ils ont eu confiance dans le S&P et ont acheté des actions du secteur de la tech. »

Le rendement à 10 ans sur les bons du Trésor américain, qui avait atteint mardi un plus haut en 14 mois, est en effet redescendu sous le seuil des 1,7 %, s’établissant à 1,68 % jeudi après-midi.

Ce repli intervient alors que les inscriptions hebdomadaires au chômage ont enregistré une hausse-surprise la semaine dernière, repassant même au-dessus des 700 000 demandes, selon les données publiées jeudi par le département du Travail.

Cette augmentation inattendue tempère quelque peu les perspectives d’un retour rapide de la croissance et d’une possible surchauffe de l’économie américaine, pouvant conduire, à terme, à une hausse des taux directeurs de la Réserve fédérale.

Pour sa part, le secteur manufacturier aux États-Unis a progressé plus que prévu en mars, mais reste confronté à une série de facteurs négatifs, dont le manque de matériaux et de main-d’œuvre, limitant son potentiel de croissance, selon l’indice ISM publié jeudi.

Le marché new-yorkais a aussi digéré les annonces de Joe Biden mercredi, qui a présenté son vaste projet de rénovation et de modernisation des infrastructures américaines, d’un montant total de 2000 milliards de dollars.

Pour financer ce plan coûteux, le locataire de la Maison-Blanche envisage notamment de rehausser le taux d’imposition des entreprises, une mesure qui divise au sein des milieux financiers.

Parmi les valeurs du jour, la biotech allemande BioNTech est montée de 2,44 % après avoir affirmé jeudi que son vaccin conservait une efficacité très élevée contre le variant sud-africain du coronavirus, citant des conclusions d’essais cliniques menés en Afrique de Sud. Pfizer, avec qui BioNTech développe le vaccin, a pris 0,19 %.  

Le concurrent Johnson & Johnson a de son côté reculé de 0,92 %. Selon le New York Times, quelque 15 millions de doses du vaccin contre la COVID-19 du géant pharmaceutique américain ont été gâchées par erreur dans une usine américaine de Baltimore il y a plusieurs semaines. L’entreprise Emergent BioSolutions, qui gère l’usine où s’est produit l’incident, a plongé de 13,40 %.

Les constructeurs automobiles Toyota (-1,22 %), General Motors (+0,59 %), Fiat Chrysler/Stellantis (+0,67 %) et Ford (-0,65 %) ont connu une séance en demi-teinte malgré la hausse des ventes de leurs voitures aux États-Unis au premier trimestre.

Comme les autres grands marchés financiers américains, la Bourse new-yorkaise sera fermée vendredi avant le week-end pascal.