(New York) Les prix du pétrole ont terminé en baisse mardi dans le sillage d’un renforcement du dollar et de la progression des taux obligataires alors que se profile jeudi la prochaine réunion des pays producteurs de l’OPEP+.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai a terminé en repli de 1,29 % ou 84 cents à 64,14 dollars à Londres.

À New York, le baril américain de WTI pour le même mois a perdu 1,64 % ou 1,01 dollar par rapport à la clôture de lundi à 60,55 dollars.

« Le pétrole baisse, le dollar est un facteur et les taux d’intérêt sont un facteur », a résumé Bill O’Grady de Confluence Investment alors que le rendement sur les bons du Trésor à 10 ans est monté à son plus haut en 14 mois à nouveau.  

Cela a fait grimper le billet vert à son plus fort niveau depuis novembre face à l’euro et depuis un an face au yen. Un dollar plus fort renchérit le pétrole et toutes les matières premières échangées en dollars.

La réouverture du canal de Suez a eu également l’effet « d’un évènement baissier » pour le marché, a souligné Phil Flynn de Price Futures Group.

Des navires ancrés en Méditerranée depuis près d’une semaine ont entamé lundi soir la traversée du canal, débloqué après la remise à flot de l’Ever Given, un porte-conteneurs géant qui obstruait cette voie cruciale pour le commerce maritime.

La fin de l’incident de Suez « signifie une augmentation de l’offre de pétrole », souligne Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote bank, ce qui a pour effet de « peser sur les prix ».

Mais « il faudra probablement plusieurs jours pour que la congestion de cette artère-clé du transport pétrolier se résorbe », a nuancé Eugen Weinberg, de Commerzbank.

L’attention du marché s’est aussi portée « sur la prochaine décision de l’OPEP+ en matière de politique de l’offre » d’or noir, selon Naeem Aslam, d’Avatrade.

Les treize membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et leurs dix alliés via l’accord OPEP+, emmenés respectivement par l’Arabie saoudite et la Russie, se retrouvent à l’occasion d’un sommet ministériel jeudi afin de décider de l’évolution de leurs coupes volontaires de production de pétrole à compter du mois de mai.

Nombre d’analystes tablent sur une prolongation de l’accord actuel de réduction drastique de leur offre de brut – de l’ordre de 7 millions de barils par jour – de même que du retrait saoudien de un million de barils par jour en place depuis février.

« Nous pensons que l’OPEP+ va pencher du côté de la prudence, renouvelant ses réductions de production jusqu’en mai dont l’Arabie saoudite qui devrait prolonger de deux mois sa réduction volontaire de 1 mbj jusqu’à juin », ont estimé les analystes de JPMorgan Commodities Research.