(New York, Toronto) La Bourse de New York, qui avait démarré dans le rouge, a conclu modestement en hausse jeudi au cours d’une séance volatile après deux jours de pertes.

Selon des résultats définitifs, le Dow Jones, après deux séances de repli, a avancé de 0,62 % à 32 619,48 points. Le NASDAQ, à forte concentration technologique, a grappillé 0,12 %. à 12 977,68 points. Le S&P 500 a gagné 0,52 % à 3909,52 points.

À la Bourse de Toronto, Shopify a perdu son titre de société la mieux évaluée, sa valeur ayant reculé en dessous de celle de la Banque Royale, alors que s’est poursuivi le déclin du secteur des technologies de l’information.

Ces changements n’ont pas empêché l’indice composé du parquet torontois de clôturer jeudi en hausse de 22,81 points, à 18 651,10 points.

Le spécialiste des services de commerce électronique d’Ottawa était passé au premier rang en mai, alors que le cours de son action entreprenait une hausse phénoménale, quadruplant sa valeur. Cependant, elle a chuté de près de 30 % depuis l’atteinte de son sommet de 1900,58 $, le 10 février.

La valeur totale de Shopify s’est établie jeudi, à la clôture, à 164,1 milliards, ses actions ayant perdu 3,8 % à 1337,52 $. Pendant ce temps, l’évaluation de la Banque Royale est passée à 165,7 milliards après que son titre a légèrement avancé de 0,29 % pour s’établir à 116,29 $.

La valeur marchande des actions cotées de Shopify avait glissé sous celle de la plus grande banque du pays plus tôt en mars, mais elle a depuis chuté de près de 9 %. Le changement de jeudi reflète la valeur totale de toutes les catégories d’actions de Shopify.

Le renversement de position des deux sociétés est un indicateur du mouvement général du marché pendant les trois premiers mois de 2021, a observé Michael Currie, vice-président et conseiller en placement chez Gestion de patrimoine TD.

« Ce que nous avons vraiment vu pendant toute l’année 2020, c’est que les actions de croissance ont été fantastiques, et les actions de valeur n’ont rien fait. Et ce que nous voyons au début de cette année est presque tout le contraire », a-t-il expliqué lors d’une entrevue.

Les sociétés à forte valorisation comme Shopify sont celles qui diminuent le plus, tandis que les entreprises sous-évaluées bénéficient d’augmentations notables dans le cadre d’un repositionnement des investisseurs.

Le secteur torontois des technologies de l’information a été le plus à la traîne pendant la séance de jeudi, avec une baisse de 0,8 %, pendant que celui des matériaux rendait 0,5 %.

Sur le marché des devises, le dollar canadien s’est négocié au cours moyen 79,33 cents US, en baisse par rapport à son cours moyen de 79,61 cents US de la veille.

À la Bourse des matières premières de New York, le cours du pétrole brut a perdu 2,62 $ US à 58,56 $ US le baril, tandis que celui de l’or a reculé de 8,10 $ US à 1725,10 $ US l’once. Le prix du cuivre a plongé pour sa part de 8,6 cents US à 3,98 $ US la livre.

Les taux d’intérêt sur les bons du Trésor à 10 ans se sont un peu tendus à 1,63 % contre 1,60 % la veille « alors que les marchés restent agités en pesant les implications sur les taux, des perspectives de croissance robuste en 2021 » aux États-Unis, soulignaient les analystes de Schwab.

« Sur le marché des actions, on continue de voir assurément une rotation partant des valeurs technologiques du NASDAQ vers des titres de compagnies relevant plus de l’économie traditionnelle », a noté Boris Schlossberg de BK Asset Management.

Ainsi Boeing a grimpé de plus de 3 %, United Airlines a pris plus de 4 % ainsi que les croisières Carnival.

Les valeurs du NASDAQ « étaient fortement valorisées tant que les taux d’intérêt étaient à zéro, mais plus ceux-ci augmentent, plus cela comprime cette valorisation », a encore expliqué l’analyste de BK Asset Management.

Les actions bancaires et financières ont tiré parti de ce léger resserrement des rendements obligataires et du dollar fort qui a atteint un plus haut depuis novembre. Wells Fargo a gagné plus de 3 %, Bank of America plus de 2 %.

Au rang des indicateurs, les inscriptions hebdomadaires au chômage ont baissé plus que prévu la semaine dernière, à 684 000, un niveau qui reste toutefois supérieur au sommet de 655 000 demandes observé après la crise financière de 2008.

Dans le même temps, le ministère du Commerce a révisé en hausse la croissance des États-Unis au 4e trimestre, qui ressort à 4,3 % au lieu de 4,1 %, selon son estimation finale.

Facebook et Twitter ont perdu respectivement 1,21 % et 1,39 % alors que leurs dirigeants ont été interrogés en commission parlementaire sur la désinformation.

Nike a lâché 3,39 %, après être devenu jeudi la cible d’une tempête médiatique en Chine après son boycottage du coton du Xinjiang, sur fond d’allégations de « travail forcé » imposé aux Ouïghours.