(New York et Toronto) La Bourse de New York a conclu en modeste hausse une séance volatile lundi, avec des records pour le Dow Jones et le S&P 500 tandis que le NASDAQ a rebondi dans l’attente d’une réunion monétaire de la Fed mardi et mercredi.

Selon des résultats définitifs à la clôture, le Dow Jones a avancé de 0,53 % à 32 953,46 points, un nouveau record. Le NASDAQ, à forte concentration technologique, a gagné 1,05 % à 13 459,71 points. L’indice élargi S&P 500 a terminé en hausse de 0,65 % à 3968,94 points, également un record.

Les sommets records continuent de se succéder à la Bourse de Toronto, qui a clôturé en hausse, alors que le secteur des télécommunications était stimulé par l’annonce d’une entente évaluée à 26 milliards qui verrait Rogers Communications acquérir Shaw Communications.

L’indice composé S&P/TSX du parquet torontois a gagné 103,43 points pour terminer la séance avec 18 954,75 points, après avoir atteint plus tôt dans la séance le niveau record de 18 964,29 points.

Le secteur des télécommunications a bondi de 6,4 %, les actions de Shaw ayant avancé de 41,6 % à 33,85 $, environ à mi-chemin entre leur clôture de vendredi et le prix offert par Rogers, soit 40,50 $ par action.

« L’accord dans son ensemble est en quelque sorte logique pour les deux sociétés ; elles tentent simplement de grossir pour rivaliser avec Bell et Telus », a observé Michael Currie, vice-président et conseiller en placement chez Gestion de patrimoine TD.

Mais puisque le gouvernement fédéral insiste depuis plusieurs années sur le fait qu’il aimerait avoir plus de concurrence dans le secteur canadien des télécommunications, les investisseurs ne sont pas certains que l’accord obtiendra l’approbation des autorités réglementaires.

Les actions de Shaw se négocieraient probablement entre 38 $ et 40 $ si les investisseurs étaient très certains de son succès, et entre 26 $ et 28 $ s’ils étaient très pessimistes.

« Le fait (les actions ont clôturé lundi) presque exactement à mi-chemin entre le prix de la transaction et le prix de clôture (de vendredi) indique qu’il y a juste beaucoup d’incertitude des deux côtés. »

Neuf des onze secteurs du parquet torontois ont avancé, et seuls ceux de l’énergie et de la finance ont perdu des plumes.

Le groupe de l’énergie a cédé 1,2 %, notamment à cause de la baisse du cours du pétrole brut.

Sur le marché des devises, le dollar canadien s’est négocié au cours moyen de 80,13 cents US, en hausse par rapport à son cours moyen de 80,04 cents US de vendredi.

À la Bourse des matières premières de New York, le cours du pétrole brut a perdu 22 cents US à 65,39 $ US le baril, tandis que celui de l’or a pris 9,40 $ US à 1729,20 $ US l’once. Le prix du cuivre est resté essentiellement stable à 4,14 $ US la livre.

Optimisme aux États-Unis

L’optimisme lié à la réouverture économique restait le principal catalyseur et a profité aux valeurs cycliques de la vieille économie.  

Mais les valeurs technologiques qui, ces dernières séances ont souffert de la hausse des rendements obligataires et des craintes d’inflation, ont fait un bon retour en fin de séance. Elles ont été aidées par « une légère baisse des rendements sur les bons du Trésor à 10 ans », qui se sont établis autour de 1,60 % contre 1,62 % vendredi, soulignait Peter Cardillo de Spartan Capital Security.

« Vous avez toujours cette rotation des actions de la nouvelle économie vers les actions de l’ancienne économie même s’il semble que le NASDAQ ait touché le fond », ajoutait l’analyste citant parmi les grands noms de la tech, Apple (+2,45 %) et Cisco (+1,21 %) qui montaient contre Amazon (-0,25 %) et Microsoft (-0,94 %) qui ont perdu du terrain.

Un indice favorable sur l’activité manufacturière dans la région de New York a montré que l’activité avait grimpé à son niveau le plus élevé depuis juillet 2020. Les prix payés aux fournisseurs sont aussi au plus haut depuis 10 ans, a relevé l’indicateur mensuel Empire State.

« Cet indice était bon. Je suis surpris que les taux n’aient pas réagi davantage » en se rehaussant en réaction à des perspectives de surchauffe et d’inflation, a encore affirmé M. Cardillo.  

« La raison en est que nous commençons la réunion du FOMC mardi. Les marchés attendent de voir ce que la Fed va dire », a-t-il ajouté.

La semaine sera marquée mercredi par la conférence de presse de Jerome Powell, le président de la Fed, après la réunion du Comité monétaire de la Banque centrale. La Fed devrait réitérer le statu quo, alors que les taux au jour le jour sont à zéro, mais les investisseurs guetteront ses nouvelles prévisions économiques.

Alors que la campagne de vaccination avance bien aux États-Unis, les titres des compagnies aériennes se sont envolés, comme American Airlines (+7,70 %) ou United Airlines (+8,26 %).

Le laboratoire de tests américain GenMark, qui va être racheté par le Suisse Roche pour 1,8 milliard de dollars, a pris presque 30 %.

Le titre de la chaîne de cinémas AMC, qui compte rouvrir ses salles en Californie, a la faveur des boursicoteurs, et a grimpé de 25,81 %.