(Montréal) Environ cinq ans après sa fondation, l’entreprise québécoise de télémédecine Dialogue souhaite faire le saut à la Bourse de Toronto dans un contexte où les services en ligne ont connu une croissance marquée en raison de la pandémie de COVID-19.

La société établie à Montréal, dont la plateforme propose des soins virtuels, a déposé, lundi, auprès des autorités réglementaires, son prospectus provisoire en vue de son premier appel public à l’épargne (PAPE), dont la date n’a pas encore été dévoilée.

D’après les documents, les revenus de Dialogue ont plus que triplé l’an dernier pour s’établir à 35,8 millions, soutenus notamment par son offre de service en ligne, alors qu’ils avaient été de 10 millions en 2019. L’entreprise a également profité de l’apport des acquisitions de la compagnie allemande Argumed Consulting Group ainsi que la société montréalaise Optima Global Health.

Dialogue estime que pour l’année en cours, ses recettes récurrentes devraient être supérieures à 60 millions.

En dépit de la forte croissance de ses revenus, l’entreprise n’est pas encore rentable, puisque sa perte nette s’est chiffrée à 20,6 millions l’an dernier, alors qu’elle s’était établie à 12 millions en 2019.

« Devenir une société à capital ouvert est un nouveau chapitre excitant pour Dialogue et ne changera aucunement notre objectif premier, qui est de faciliter la prestation de soins de haute qualité à nos membres », a souligné le cofondateur et chef de la direction de Dialogue, Cherif Habib, dans son message aux investisseurs.

En citant l’organisme sans but lucratif Inforoute Santé du Canada, l’entreprise met l’accent, dans son prospectus provisoire, sur la montée en flèche des consultations médicales virtuelles depuis le début de la crise sanitaire.

Si elles n’étaient que de 4 % avant la pandémie de COVID-19, ce pourcentage est passé à 60 % en avril dernier, a fait valoir Dialogue.

D’après l’entreprise, son service est offert à quelque 2,5 millions de Canadiens par l’entremise de quatre des cinq principaux fournisseurs d’assurance collective comme la Financière Sun Life et Desjardins Assurances.

Selon M. Habib, c’est environ 6 % de la population canadienne qui a ainsi accès à la plateforme virtuelle de Dialogue.

« Bien que nous soyons fiers de cette statistique, la perspective d’offrir notre plateforme virtuelle à la tranche restante d’environ 94 % de la population canadienne qui ne profite actuellement pas des avantages de notre plateforme virtuelle nous réjouit particulièrement », a-t-il fait valoir.

Au cours des dernières années, Dialogue a récolté plusieurs dizaines de millions de dollars par l’entremise de rondes de financement menées auprès notamment de la Caisse de dépôt et placement du Québec, la Financière Sun Life, Portag3 Ventures, White Star Capital, Walter Capital ainsi que de la Banque Nationale.

Selon son plus récent rapport annuel, le placement du bas de laine des Québécois dans Dialogue oscillait entre 10 et 30 millions.

Le prix des actions ordinaires qui seront offertes dans le cadre du PAPE n’a pas encore été déterminé. Le placement s’effectuera par l’entremise d’un syndicat de preneurs fermes qui sera dirigé par la Banque Nationale, la Banque Royale du Canada, la Banque Scotia ainsi que la Banque TD.