(New York et Toronto) La Bourse de New York est repartie de l’avant lundi, après avoir été chahutée la semaine dernière par une fièvre spéculatrice et la fronde de petits porteurs, le marché ayant connu ses plus lourdes pertes hebdomadaires depuis octobre.

L’indice des valeurs vedettes, le Dow Jones Industrial Average, est monté de 0,76 % à 30 211,91 points et l’indice élargi S&P 500 s’est apprécié de 1,61 % à 3773,86 points.

Le NASDAQ, à forte coloration technologique, a progressé encore plus nettement, gagnant 2,55 % à 13 403,39 points.

Les grands indices new-yorkais avaient tous chuté de plus de 3 % la semaine dernière.

L’indice composé S&P/TSX de la Bourse de Toronto a clôturé en hausse de 355,43 points, soit environ 2 %, pour terminer la journée avec 17 692,45 points. Il avait cédé vendredi 320,18 points.

En outre, le gain enregistré lundi par l’indice de référence était son plus grand en une seule séance en neuf mois.

« Nous constatons la résilience du marché », a souligné Craig Fehr, stratège en investissement pour la firme Edward Jones.

Il s’attend à ce que les épisodes de volatilité se poursuivent, mais soient de courte durée, en raison de la solidité fondamentale de la reprise économique.

Les grands mouvements de la semaine dernière dans des actions telles que GameStop et BlackBerry se sont déplacés lundi vers le cours de l’argent alors que les prix de cette matière première ont atteint un sommet de huit ans.

« Je pense que nous voyons un peu le choc et la crainte s’atténuer aujourd’hui, ou pour commencer cette semaine, par rapport à ce que nous avons vu la semaine dernière », a estimé M. Fehr lors d’une entrevue.

La conclusion la plus importante pour les investisseurs, a-t-il dit, est que le contexte fondamental n’a pas changé et se poursuivra pendant le reste de l’année.

En plus de certaines turbulences sur le marché causées par la bataille entre certains investisseurs particuliers et vendeurs à découvert, M. Fehr a noté que les mouvements de la semaine dernière pouvaient également être attribués à des prises de bénéfices de routine.

Le TSX a augmenté de 55 % au cours des 10 derniers mois, tandis que le S&P 500 a augmenté de 66 %.

« En tant qu’investisseur, il faut s’attendre à ce que des accès d’indigestion pointent périodiquement », a-t-il affirmé.

Cela pourrait se traduire par de nouveaux reculs à venir, mais ceux-ci devraient être temporaires, car il n’y a pas de liquidations dramatiques, prolongées ou sévères lorsque le contexte fondamental est positif.

« Le balancier sur les marchés va se rétablir et regagner le rythme de la reprise économique. Cela va être pour moi le vecteur le plus puissant en 2021 et je pense que l’aiguille reste fermement orientée dans une direction positive. »

Sur le marché des devises, le dollar canadien s’est négocié au cours moyen de 77,98 cents US, en baisse par rapport à son cours moyen de 78,25 cents US de vendredi.

À la Bourse des matières premières de New York, le cours du pétrole brut a pris 1,35 $ US à 53,55 $ US le baril, pendant que celui de l’or s’est emparé de 13,60 $ US à 1863,90 $ US l’once. Le prix du cuivre a pour sa part cédé 1 cent US pour clôturer près de 3,55 $ US la livre.

Optimisme

« La demande va remonter, l’économie devrait connaître un quatrième trimestre spectaculaire et les résultats des grandes entreprises cotées vont sans doute être supérieurs aux attentes », a listé Maris Ogg de Tower Bridge Advisors pour justifier l’optimisme du marché lundi.

« Ces facteurs positifs ne vont pas être submergés par des épisodes passagers », prédit l’experte, en référence à la frénésie d’achats spéculatifs qui a déstabilisé la Bourse new-yorkaise ces dernières séances.

Les milieux financiers sont d’ailleurs restés vigilants lundi aux mouvements de plusieurs actions ayant connu de brusques envolées la semaine dernière, dont le vendeur de jeux vidéo GameStop.

Cette entreprise et plusieurs autres ont bénéficié du soutien massif d’investisseurs amateurs, résolus à lutter contre de grands fonds d’investissement ayant eux parié à la baisse sur ces groupes.  

L’action de GameStop s’est vivement repliée lundi, chutant de près de 31 %.

Mais l’attention des boursicoteurs semblait déjà s’être portée sur d’autres actifs, notamment l’argent, l’once du métal précieux ayant touché dans la journée son plus haut en huit ans.

Après cette envolée, l’agence américaine responsable des échanges sur les matières premières, la CFTC, a assuré qu’elle observait « de près l’activité récente sur le marché de l’argent » et qu’elle restait « vigilante pour surveiller ce marché en cas de fraude et de manipulation ».

Wall Street a aussi suivi la poursuite des discussions sur le plan de sauvetage de l’économie américaine.  

La Maison-Blanche a opposé une fin de non-recevoir à la proposition d’un groupe de républicains modérés souhaitant diviser par trois le montant des mesures d’urgence voulues par le président Joe Biden.

Parmi les valeurs du jour, Ford a gagné 2,85 % après avoir annoncé un contrat de six ans avec Google, qui fournira au constructeur automobile ses services d’informatique à distance pour moderniser ses usines et pour équiper ses véhicules connectés.

Le reste de la semaine à Wall Street sera rythmé par de nombreux résultats d’entreprises.

Parmi les grands noms de la cote new-yorkaise à faire part de leur bilan de santé trimestriel, Amazon et Alphabet (Google, YouTube), ExxonMobil et Pfizer se plieront à cet exercice mardi.