(Paris) Les marchés mondiaux ont rebondi énergiquement lundi, tandis que le cours de l’argent s’envolait, dernier épisode en date d’un feuilleton spéculatif à rebondissements.

En Europe, l’indice parisien CAC 40 a repris 1,16 %, Francfort 1,41 %, Londres 0,92 % et Milan 1,17 %. Ces indices avaient connu la semaine dernière leur pire chute hebdomadaire depuis l’élection présidentielle américaine début novembre.

À New York, l’indice des valeurs vedettes, le Dow Jones Industrial Average, montait de 0,81 %, le NASDAQ, à forte coloration technologique, gagnait 2,29 % et l’indice élargi S&P 500 prenait 1,54 %.

« La crainte qui dominait le marché la semaine dernière s’est évaporée. La horde d’investisseurs  particuliers qui s’est abattue récemment sur l’action GameStop a reporté son attention sur l’argent », observe David Madden, analyste chez CMC Markets.

« Les marchés sont en forme probablement parce qu’une hausse à un chiffre du cours de l’argent est moins risquée pour certains fonds spéculatifs qu’une liquidation forcée des positions courtes sur certaines actions », estime-t-il.  

Le cours de l’argent, qui connaît depuis la fin de semaine dernière une poussée soudaine, potentiellement alimentée par les mêmes mécanismes qui ont entraîné GameStop au sommet, donnait néanmoins des sueurs froides aux investisseurs bien établis.

La saga GameStop continuait d’animer le marché américain : l’application de courtage en ligne Robinhood, sous les feux des projecteurs avec la frénésie spéculatrice autour d’actions comme GameStop, a confirmé lundi avoir levé un total de 3,4 milliards de dollars de fonds supplémentaires pour faire face à la demande.

Les investisseurs particuliers ont « un réel pouvoir de nuisance », soulignent les analystes d’Aurel BGC, et l’inquiétude demeure sur de potentielles nouvelles cibles de ces parieurs du web.

Outre les épisodes spéculatifs du moment, les intervenants de marchés continuent de surveiller les publications de résultats d’entreprises, les développements sur le plan de soutien économique aux États-Unis et les livraisons de vaccins.

Hormis une légère déception sur l’activité manufacturière en Chine, les investisseurs ont pu se réjouir de données macroéconomiques de bonne facture, notamment des indices PMI rassurants en zone euro et ISM aux États-Unis.

Surtout, le Produit intérieur brut (PIB) américain devrait retrouver son niveau d’avant la pandémie dès la mi-2021, mais il faudra attendre 2024 pour retrouver les niveaux d’emploi antérieurs à la crise, selon les projections actualisées des services du budget du Congrès (CBO) publiées lundi.

Mais la pandémie continue d’occuper les esprits et de mettre sous pression des pans entiers de l’économie mondiale.

Aux États-Unis, Joe Biden engageait ce lundi le dialogue avec des sénateurs républicains modérés qui lui demandent de réduire drastiquement la voilure de son plan de sauvetage de l’économie de 1900 milliards de dollars.

Valneva et Bayer dopés par les vaccins

Le gouvernement britannique a exercé une option visant la fourniture de 40 millions de doses supplémentaires du candidat-vaccin contre la COVID-19 du franco-autrichien Valneva (+12,66 % à 10,68 euros) pour 2022, portant à 100 millions le nombre total de doses commandées au laboratoire.

Bayer a fini en hausse de 1,17 % à 50,50 euros après avoir annoncé lundi qu’il allait produire dès 2022 le vaccin contre la COVID-19 développé du laboratoire CureVac.

Asos rachète Topshop

Le groupe de vente de vêtements en ligne britannique Asos (+6,93 % à 4784 pence) a mis la main sur la célèbre marque Topshop et d’autres actifs du groupe Arcadia en faillite, mais sans reprendre les magasins, ce qui devrait se traduire par 2500 pertes d’emplois.

Polymetal s’envole avec l’argent

Le titre du groupe minier de métaux précieux (+5,12 % à 1662,00 pence) a profité de l’envolée des cours de l’argent.

Du côté des devises et du pétrole

Vers 17 h 30 (18 h 30 GMT), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril gagnait 1,49 % à 55,86 dollars. Le baril américain de WTI pour livraison en mars montait de 1,53 % à 52,99 dollars.  

Le billet vert reculait de 0,53 % face à la monnaie unique européenne, à 1,21 dollar pour un euro.