(New York et Toronto) La Bourse de New York a terminé sans entrain mardi, glissant légèrement dans le rouge en fin de séance malgré des résultats d’entreprises plutôt positifs.

Selon des résultats définitifs, l’indice Dow Jones a cédé 0,07 % à 30 937,04 points de même que le NASDAQ à 13 626,06 points. Le S&P 500, qui en séance avait atteint de quelques points un nouveau record, a rétrogradé en clôture pour terminer à 3849,62 points (-0,15 %).

La Bourse de Toronto a enregistré son pire déclin depuis le début de l’année, tirée vers le bas par un recul généralisé, particulièrement prononcé dans ses secteurs de l’énergie et des technologies de l’information.

L’indice composé S&P/TSX du parquet torontois a cédé 126,61 points pour clôturer la séance avec 17 779,41 points. Il s’agissait de son pire recul depuis le 14 décembre.

Le marché boursier n’a pas réussi à afficher de direction claire ces deux dernières semaines, après avoir profité d’une poussée pour commencer l’année. Il a augmenté d’environ 2 % depuis le début janvier.

« Les deux derniers jours ont simplement montré un peu que nous ne sommes pas encore tout à fait sortis de tout cela », a observé Michael Greenberg, gestionnaire de portefeuille chez Franklin Templeton Investment Solutions.

« Le travail à domicile se poursuivra un peu plus longtemps et les économies ne rouvriront pas aussi vite que nous le pensions », a-t-il précisé.

Le transfert, à la fin de l’année dernière, vers des secteurs de valeur plus cycliques a pris une pause parce que le nombre de cas de COVID-19 reste élevé et que les vaccins ne sont pas déployés aussi rapidement que prévu.

M. Greenberg croit que cela a un impact sur l’énergie, les attentes de reprise de la demande ne se concrétisant pas encore tout à fait.

« Je ne pense pas que ce soit disparu, c’est simplement un peu retardé parce que peut-être que la COVID reste là un peu plus longtemps, nous garde à la maison un peu plus longtemps, nous empêche un peu plus longtemps de prendre l’avion », a-t-il affirmé lors d’une entrevue.

Le secteur torontois de l’énergie a échappé 3,7 %, tandis que celui des technologies de l’information a retraité de 1,6 %.

Dans l’ensemble, sept des onze secteurs du TSX ont reculé mardi. Celui de la santé a pour sa part avancé de 2,1 % grâce aux gains des titres de certains producteurs de cannabis.

Sur le marché des devises, le dollar canadien s’est négocié au cours moyen de 78,73 cents US, en hausse par rapport à son cours moyen de 78,51 cents US de la veille.

À la Bourse des matières premières de New York, le cours du pétrole brut a perdu 16 cents US à 52,61 $ US le baril, tandis que celui de l’or a retraité de 4,30 $ US à 1850,90 $ US l’once. Le prix du cuivre a reculé de 1 cent US à 3,62 $ US la livre.

Prudence

À New York, le marché est resté prudent toute la séance, après une ouverture plus soutenue, digérant une salve de résultats et attendant l’issue mercredi de la réunion monétaire de la Banque centrale (Fed).

Les investisseurs guetteront la prise de parole de son président Jerome Powell, pour la première fois cette année.

« On ne s’attend pas à quelque chose de dramatique », estime JJ Kinahan d’Ameritrade.

« Il serait choquant que la Fed dise autre chose que ce qu’elle a déjà dit, à savoir rester accommodante pour que l’économie puisse se redresser », poursuit l’analyste.

Mais, prévient-il, « c’est la Fed, vous devez donc y porter attention et écouter notamment ce qu’ils vont dire sur une éventuelle inflation ».

La mini-tornade GameStop, qui touche les titres de la chaîne de magasins de jeux vidéo pourtant en difficulté, a pour sa part continué d’enfler.

La bataille de paris entre investisseurs qui avaient misé sur une baisse du titre et boursicoteurs qui le défendent, a fait exploser l’action à la hausse pour la 4e séance d’affilée. Gamestop a terminé à 146,88 dollars contre 76,79 dollars la veille (+91,27 %).

GameStop, l’envolée continue

Cette envolée, provoquée par la pratique spéculative de la vente à découvert, a fait grimper la capitalisation de la chaîne de magasins au modèle économique pourtant dépassé, selon les analystes.

Certains analystes s’en sont inquiétés, pointant du doigt, comme Peter Cardillo de Spartan Capital Markets, « cette frénésie autour d’une poignée d’actions visées par des positions à découvert ».

« C’est fondamentalement un signe très dangereux pour le marché », a estimé l’expert. « Cela pourrait mal tourner et faire baisser le reste du marché ».

Alors que Wall Street a peu réagi à une salve de bons résultats et que l’allant du Dow Jones faiblit, il semble, selon Peter Cardillo, que le marché ait déjà intégré toutes les bonnes nouvelles.

« Les cours ont déjà pris en compte la saison des résultats, ils ont pris en compte la perspective d’un nouveau stimulus et ils ont même pris en compte un futur rebond économique ! », indique l’expert. « Que reste-t-il à prendre en compte ? », avertit-il estimant que le marché est mûr « pour un repli ».

Parmi les titres du jour, Johnson and Johnson (+2,71 %), General Electric (+2,46 %), le groupe de défense Raytheon (+1,39 %) et 3 M (+3,29 %) ont vu leurs résultats bien accueillis. American Express, qui a souffert d’une baisse des dépenses des cols blancs, a perdu plus de 4 %.

Microsoft, qui a fini en hausse de 1,22 % juste avant d’annoncer une solide progression de son chiffre d’affaires trimestriel, grimpait de 6 % dans les échanges électroniques après la cloche de fermeture.