(New York) La Bourse de New York, qui a évolué modestement dans le vert en séance, a finalement fait une pause jeudi terminant en retrait dans les dernières minutes, après des records pour le Dow Jones et le S&P 500 la veille.

Selon des résultats définitifs à la clôture, l’indice Dow Jones a lâché 0,25 % à 36 398,08 points, après six séances consécutives de hausse.

Le S&P 500 a abandonné 0,30 % à 4778,73 points et le NASDAQ, à forte coloration technologique, a reculé de 0,16 % à 15 741,56 points.

Sur le marché entre Noël et jour de l’An, le peu de volumes des échanges amplifiait les mouvements des indices, notaient les analystes.

Malgré le léger repli de jeudi, la semaine de fin d’année respecte jusqu’ici la tradition boursière du « Bond du père Noël » (Santa Claus rally).

Elle veut que le marché se soit affiché en hausse 80 % du temps depuis 80 ans durant la dernière semaine calendaire.

Sur l’année jusqu’ici, l’indice des valeurs vedette a grimpé de 19,2 %, le S&P 500 a bondi de 27,7 % et le NASDAQ de 22,7 %.

« De toute évidence, 2021 a été une excellente année pour les actions », a indiqué Peter Cardillo de Spartan Capital.

Jeudi, « les nouvelles macroéconomiques ont été bonnes », a ajouté l’analyste ce qui a soutenu le marché en séance.

« L’indice d’activité de la région de Chicago a pris deux points et surtout il y a eu une forte baisse des inscriptions au chômage sur quatre semaines », la plus basse enregistrée en 50 ans, a souligné Peter Cardillo, ce qui est favorable au marché du travail et à l’économie.

D’une manière générale, « les marchés font preuve d’une certaine résilience face aux attentes d’une remontée des taux de la Fed et face aux pressions inflationnistes persistantes tout en se focalisant que la moindre sévérité du variant Omicron plutôt que sur sa haute transmissibilité », jugeaient les analystes de Schwab.

Les rendements obligataires se sont un peu détendus à 1,50 % contre 1,54 % la veille pour les bons du Trésor à 10 ans dans un marché très peu étoffé.

Les titres du laboratoire américain Biogen (-7,09 %, 240 dollars), spécialisé notamment dans les maladies neurologiques comme Alzheimer, a perdu une partie du terrain gagné la veille après que le groupe coréen Samsung ait démenti, dans un document officiel en Corée selon la presse, être en négociation pour le rachat de Biogen.

Mercredi Biogen avait grimpé de 9,5 % sur des informations de presse valorisant le groupe à 42 milliards de dollars dans cette opération.

Le titre de Teva Pharmaceutical, coté à New York, a lâché 6,29 % à 7,90 dollars après que la filiale américaine du groupe israélien a été reconnue responsable par un jury dans la crise des opiacés dans l’État de New York. Le laboratoire a indiqué vouloir faire appel.

L’action de la compagnie aérienne basée à New York JetBlue a perdu 0,97 % à 14,24 dollars après avoir annoncé qu’elle annulait 1280 vols jusqu’au 13 janvier à cause de personnels infectés.

Le fabricant de cartes mémoires Micron Technology a fondu de 2,97 % à 93,89 dollars après avoir fait part de retard de production dans son usine de Xi’an en Chine à cause des mesures de confinements.

Tesla s’est délesté de 1,46 % à 1070,34 dollars après le rappel aux États-Unis de près d’un demi-million de Model 3 et de Model S en raison de problèmes liés aux coffres des véhicules.

Victimes de la propagation du variant Omicron, les croisiéristes ont encore plongé plus bas après que les autorités sanitaires américaines (CDC) ont recommandé d’éviter les croisières, y compris pour les personnes vaccinées. Royal Caribbean a lâché 1,11 %, Norwegian Cruise 2,59 % et et Carnival 1,25 %.

L’indice S&P/TSX recule de 50,01 points

Le principal indice boursier canadien a reculé jeudi après avoir connu cinq hausses consécutives.

L’indice S&P/TSX a cédé 50,01 points à 21 294,64. Malgré cette baisse, il a bondi de plus de 600 depuis le début du mois de décembre.

Historiquement, les marchés boursiers ont tendance à s’envoler au cours de la dernière semaine de décembre et des premiers jours de janvier. Certains ont baptisé ce phénomène « le ralliement du père Noël ».

Selon Mona Mahajan, de la firme Edward Jones, les marchés boursiers nord-américains se sont comportés de façon remarquable en décembre, malgré les vents contraires auxquels ils faisaient face.

« Les marchés ont dû gravir quelques gros obstacles d’inquiétude. Premièrement, il y a la flambée des cas de COVID-19 à cause du variant Omicron », a-t-elle dit en faisant observer que les investisseurs semblent de plus en plus persuadés que cette vague ne nuira pas autant à l’économie que les précédentes.

Mme Mahajan croit que les marchés réagissent déjà à la possibilité que la Réserve fédérale américaine augmente son taux directeur en 2022.

« La Banque du Canada suivra le même chemin au début de l’année prochaine, du moins au cours du premier semestre. Il est intéressant que les marchés aient pu quand même réussir à se rallier autour du père Noël, a-t-elle lancé. Le volume des transactions est bien sûr peu élevé, mais on devrait terminer l’année avec des gains dépassant aisément la dizaine de points. »

Elle prévient les investisseurs qu’ils ne doivent pas s’attendre à voir l’indice S&P/TSX réaliser des gains de 20 % en 2022. « Nous allons sûrement recommander aux investisseurs de continuer à investir. Il faudra toutefois garder en tête qu’il y aura plus d’instabilité et le portrait des bénéfices sera différent de celui de cette année. »

À la Bourse des matières premières de New York, le cours du pétrole brut a pris 0,43 $ US à 76,61 $ US le baril, pendant que celui du gaz naturel a retraité de 0,26 $ US à 3,44 $ US le million de BTU.

Le prix de l’or a gagné 8,30 $ US à 1814,10 $ US l’once et celui du cuivre a perdu deux cents US à 4,39 $ US la livre.

Sur le marché des devises, le dollar canadien s’est négocié au cours moyen de 78,27 cents US, en hausse par rapport à celui de 78,10 cents US de la veille.

La Presse Canadienne