(New York) Les cours du pétrole ont poursuivi mercredi sur leur élan de la veille, stimulés par un dollar affaibli, les propos rassurants de la Banque centrale américaine (Fed) sur l’économie et la baisse des réserves américaines.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février, le plus échangé à Londres, a clôturé à 75,02 dollars, soit une hausse de 1,54 % par rapport à mercredi.

À New York, le baril de West Texas Intermediate (WTI) avec échéance en janvier s’est lui apprécié de 2,13 %, pour finir à 72,38 dollars.

Avec sa décision d’accélérer, comme prévu, le retrait des mesures de soutien à l’économie, sans modifier sa trajectoire du fait du variant Omicron du coronavirus, la banque centrale américaine (Fed) « donne apparemment l’impression que tout est sous contrôle », selon Barbara Lambrecht, analyste de Commerzbank, dans une note.

La prévision médiane de croissance des membres du comité de politique monétaire de la Fed pour 2022 est même supérieure aujourd’hui (+4,0 %) à son niveau de septembre (+3,8 %), avec un taux de chômage plus faible.

Edward Moya, analyste d’Oanda, a également relevé que, jeudi, la Banque centrale européenne (BCE) avait annoncé anticiper désormais un taux de croissance de 4,2 % en 2022 en zone euro, contre 4,6 % jusqu’ici, ce qui « suggère que la prévision de croissance reste positive malgré la vague Omicron ».

Les cours s’appuyaient aussi sur la baisse plus forte qu’attendue des réserves commerciales de pétrole aux États-Unis la semaine dernière, annoncée mercredi, principalement due à un bond surprise de la demande intérieure et des exportations.

Le repli du dollar, au profit de l’euro et de devises considérées comme plus risquées, aidait aussi l’or noir à tutoyer son plus haut niveau depuis le décrochage du 26 novembre, le jour de l’identification du variant Omicron.

« Le marché est en phase de consolidation », selon Stephen Schork analyste et auteur du Schork Report. Après la flambée de l’automne, la dégringolade post-Omicron, « on a rebondi. Et maintenant, on est dans cette situation attentiste depuis deux semaines. Et j’imagine qu’on va y rester jusqu’à la fin de l’année. Le marché est déjà un peu dans l’ambiance des fêtes. »

Vendredi, le département de l’Énergie doit mettre en vente 18 des 50 millions de barils tirés des réserves stratégiques du gouvernement américain, en vertu de la décision du président Joe Biden, annoncée le 23 novembre.

« C’est la première fois qu’on voit des barils mis sur le marché (par le gouvernement américain) pour des raisons purement politiques », a commenté Stephen Schork. « Et comme les réserves stratégiques ne sont pas faites pour ça, ça ne peut qu’échouer » à peser sur les cours. « Je pense que c’est déjà intégré par le marché. »