(Londres) Les cours du brut ont brusquement chuté jeudi dans un marché extrêmement nerveux qui attend la décision des producteurs de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et de leurs alliés via l’accord OPEP+ sur le devenir de leur politique.

Vers 14 h 15 GMT (9 h 15 heure de Montréal), le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février abandonnait 2,56 % à 67,11 $.

À New York, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour le mois de janvier perdait 2,76 % à 63,76 $.

Quelques instants auparavant, les deux contrats de référence de part et d’autre de l’Atlantique ont touché respectivement 65,72 $ et 62,43 $, des plus bas depuis le 23 août.

Les 13 membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et leurs 10 alliés via l’accord OPEP+ sont en pleines discussions sur le devenir des hausses graduelles de leur production qu’ils mettent en place chaque mois depuis mai.

Le sommet a commencé aux alentours de 13 h 15 GMT (14 h 15 à Vienne, siège du cartel), a indiqué une source proche de l’Organisation à l’AFP.

Le cartel emmené par l’Arabie saoudite et la Russie a deux options sur la table : augmenter en janvier sa cible d’offre conjointe de 400 000 barils par jour ou la maintenir inchangée par rapport à décembre.

La forte baisse amorcée peu avant 14 h GMT (9 h heure de Montréal) - alors que les cours grimpaient de près de 3 % en début de journée - trahit l’extrême fébrilité du marché, mais aussi des investisseurs qui penchent désormais vers la première solution.

Depuis la détection du nouveau variant de la COVID-19, dont on ne connaît pas encore la dangerosité, c’était pourtant l’option pause qui était « de plus en plus attendue » par le marché, soulignait plus tôt dans la journée Neil Wilson, analyste de Markets.com.

Les investisseurs surveillent par ailleurs les négociations en cours à Vienne au sujet de l’accord sur le nucléaire iranien.

Le producteur historique de l’OPEP, écarté du marché depuis la dénonciation en 2018 par Donald Trump de l’accord de 2015 sur le nucléaire censé empêcher Téhéran de se doter de l’arme atomique, pourrait en effet le réintégrer si les négociations venaient à aboutir.

Le ministre iranien des Affaires étrangères a d’ailleurs estimé jeudi qu’un accord sur son programme nucléaire était « à portée de main », estimant « sérieux » les pourparlers qui ont repris en début de semaine dans la capitale autrichienne.