(New York) Les cours du pétrole ont brutalement chuté de nouveau mardi après un petit rebond lundi, toujours sous le coup de la découverte du variant Omicron du coronavirus, auquel se sont ajoutées les déclarations jugées fermes du président de la Banque centrale américaine (Fed).

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier, dont c’était le dernier jour, a perdu 3,90 % à 70,57 dollars. Le contrat de février, qui était déjà le plus échangé, a enregistré, à Londres, un recul encore plus marqué, cédant 5,44 % à 69,23 dollars.

À New York, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour janvier a lui abandonné 5,38 % à 66,18 dollars.

Depuis l’annonce, vendredi, de la découverte du variant Omicron du coronavirus, qui avait bousculé le marché de l’or noir, celui-ci navigue à vue au gré des annonces relatives à cette déclinaison de la COVID-19.

Mardi il s’est crispé après les déclarations au Financial Times du directeur général du laboratoire Moderna, Stéphane Bancel, qui s’attend à une baisse « significative » de l’efficacité des vaccins existants face au variant Omicron. Pour Louise Dickson, du cabinet Rystad Energy, le mouvement illustre « le poids de toute annonce concernant un vaccin pour les marchés de l’énergie », a-t-elle expliqué dans une note.

Le marché a alors tenté de s’accrocher à un seuil technique pour ne pas tomber plus bas, avant de basculer, victime des propos du président de la Banque centrale américaine (Fed), Jerome Powell, a expliqué Phil Flynn, du courtier Price Futures Group.

Le président de la Fed a évoqué la possibilité d’une accélération de la normalisation de la politique monétaire de la Fed, matérialisée par la diminution plus rapide que prévu des achats d’actifs financiers sur le marché.

Le ton a surpris, d’autant qu’il était à contre-courant de l’atmosphère générale qui est à la crainte d’un nouveau ralentissement économique, dû cette fois-ci au variant Omicron, qui serait vraisemblablement aggravé par un resserrement monétaire. Il a contribué à un regain du dollar, créant un autre facteur défavorable au prix du pétrole, qui est coté dans cette devise.

« C’était un peu le parfait concours de circonstances pour faire tomber les prix », a résumé Phil Flynn.

Si les cours se sont un peu repris en fin de séance, il n’existe plus « beaucoup de support » technique pour leur éviter de descendre encore plus bas, selon l’analyste.

Ce scénario encore improbable il y a une semaine « va probablement augmenter la probabilité que l’OPEP fasse une pause dans ses hausses de production », anticipe Phil Flynn. Les membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole tiennent leur réunion mensuelle mercredi et retrouveront jeudi leurs alliés de l’accord OPEP+, afin de statuer sur leur niveau de production.

Le calendrier annoncé en juillet prévoit un relèvement, chaque mois, de 400 000 barils par jour, rythme auquel s’est jusqu’ici tenu le groupe OPEP+.

« Si l’OPEP annonce qu’ils reportent la hausse », annonce Phil Flynn, « ce serait l’occasion d’arrêter la chute. »