(New York) Le rebond des cours du pétrole a finalement été limité lundi après le plongeon de vendredi, les conséquences potentielles du variant Omicron sur l’économie mondiale privant le marché d’un élan.

À Londres, le baril de Brent pour livraison en janvier n’a enregistré qu’un gain de 0,99 % pour finir à 73,44 dollars, après avoir pris jusqu’à 5,91 % en séance.

C’est bien peu de chose après la chute de 11,55 % qu’a connu le Brent vendredi, pire séance depuis avril 2020.

Quant au baril de West Texas Intermediate (WTI) pour janvier également, il a repris 2,64 % par rapport à la clôture de vendredi et terminé à 69,95 dollars. La référence du brut américain avait perdu 13,06 % vendredi.

« C’est simplement le risque de destruction de la demande (d’or noir lié au nouveau variant) qui a le plus d’impact sur le marché », a expliqué Robert Yawger, responsable des contrats à terme sur l’énergie chez Mizuho Securities.

Sur le plan scientifique, manquent encore les informations sur la gravité des cas ou l’éventuelle résistance d’Omicron aux vaccins existants contre la COVID-19.

Mais plusieurs pays ont déjà suspendu les vols en provenance d’Afrique australe, tandis que Japon et Israël ont eux fermé leurs frontières aux ressortissants étrangers, pour tenter d’éviter la propagation d’Omicron, nouveau variant du coronavirus.

Le début de séance avait été alimenté par des achats à bon compte provenant d’« une nuée d’opérateurs à la tête froide », après le coup de chaud de vendredi, selon Louise Dickson, du cabinet Rystad Energy.

En outre, le report à mercredi d’une réunion technique de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et leurs alliés de l’accord OPEP+ avait donné le signal que l’alliance réfléchissait encore à sa stratégie face à ce nouveau développement.

« On s’attend à ce qu’ils ne relèvent pas leur production », a avancé Robert Yawger au sujet de l’OPEP+, qui s’est jusqu’ici tenu au calendrier annoncé en juillet.

Il prévoit théoriquement une hausse mensuelle de 400 000 barils par jour, afin de retrouver graduellement le niveau de production préalable à la pandémie, d’ici septembre 2022.

Un maintien de la production plutôt qu’une hausse serait, a priori, favorable aux cours.

« Mais je ne sais pas si cela susciterait une réponse forte des prix », a prévenu l’analyste.

Ce d’autant que, lundi, le conseiller à la sécurité énergétique du département d’État américain, Amos Hochstein, a indiqué sur la chaîne CNBC que le gouvernement américain n’écartait pas de puiser de nouveau dans ses réserves stratégiques.

La semaine dernière, le président américain Joe Biden avait décidé d’utiliser 50 millions de barils tirés de ces réserves pour soulager les cours, avec un succès très relatif sur les prix de l’or noir.

Le spectre d’une nouvelle initiative américaine est venu s’ajouter aux craintes que fait peser le variant Omicron sur la croissance, au point de saper le rebond des cours.