(New York) Les cours du pétrole, particulièrement le baril américain, ont chuté jeudi au cours d’une séance volatile, où les États-Unis ont affirmé « réfléchir à tous les outils » pour doper l’offre, y compris la possibilité de puiser dans leurs réserves, selon les analystes.

L’OPEP+ a fait la sourde oreille aux appels de Joe Biden à augmenter davantage sa production, faisant momentanément grimper les cours.

En réaction, un porte-parole du Conseil national de sécurité américain (NSC) a affirmé jeudi que les États-Unis allaient « examiner la gamme complète d’outils » à leur disposition pour remédier au « déséquilibre entre l’offre et la demande » de pétrole, qui fait monter les prix.

À New York, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour le mois de décembre a terminé en baisse de 2,05 dollars ou 2,53 % pour revenir à 78,81 dollars au plus bas depuis presque un mois.

À Londres, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier a lâché 1,45 dollar ou 1,76 % à 80,54 dollars, revenant aussi à son niveau d’il y a un mois.

« Le marché est plein de rumeurs sur une potentielle initiative coordonnée de puiser dans les réserves stratégiques de pétrole afin de combattre la hausse des prix », a résumé John Kilduff d’Again Capital.

À l’issue de deux réunions rondement menées par des membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et de leurs alliés via l’accord OPEP+, l’alliance a décidé jeudi de limiter la hausse de sa production à 400 000 barils par jour en décembre.

Les vingt-trois producteurs réunis par visioconférence ont donc choisi de ne pas s’écarter de leur feuille de route malgré l’insistance des pays consommateurs qui appelaient à un geste plus important pour tempérer la hausse des prix.

Cela a été perçu « comme une déception par les États-Unis, qui demandent une augmentation plus proche de 600 000 barils par jour », a réagi Ann-Louise Hittle, analyste de Wood Mackenzie.

La réaction de mécontentement de la Maison-Blanche a soudainement fait chuter les cours dès la mi-séance.

« La reprise ne devrait pas être fragilisée par un déséquilibre entre l’offre et la demande. L’OPEP semble ne pas vouloir utiliser sa capacité et son pouvoir (sur l’offre d’or noir) à ce moment crucial de la reprise mondiale », a déploré un porte-parole du Conseil de sécurité nationale.

« Le moment est venu pour les principaux pays producteurs de stabiliser les prix de l’énergie et de s’assurer que les prix élevés n’entravent pas la reprise économique mondiale actuelle », a-t-il ajouté semblant évoquer une initiative coordonnée des pays consommateurs pour puiser dans des réserves.  

« Nous avons discuté avec des pays consommateurs d’énergie et nous allons examiner la gamme complète d’outils à notre disposition pour renforcer la résilience et la confiance du public », a conclu le responsable.

D’autres nations gourmandes en or noir comme l’Inde et le Japon ont aussi pressé l’OPEP+ à réagir, sans succès.

« La chute des cours est liée à la peur du marché face à une initiative coordonnée et réellement robuste des pays consommateurs contre la hausse des prix », a expliqué John Kilduff, indiquant aussi que l’Arabie saoudite pouvait unilatéralement décider de mettre davantage d’or noir sur le marché.