(New York) Le cours du pétrole ont encore pris de la hauteur mardi, soutenus par les spéculateurs qui ont fait fi des signes de ralentissement de l’économie un peu partout dans le monde.

À New York, le baril de West Texas Intermediate (WTI, variété américaine standard) pour livraison en novembre a enchaîné sa quatrième séance de hausse consécutive pour clôturer à son plus haut niveau depuis le 13 octobre 2014, il y a sept ans, à 82,96 dollars, en hausse de 0,63 % ou 52 cents.

Quant au baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre, coté à Londres, il a gagné 0,88 % ou 75 cents, pour terminer à 85,08 dollars.

Produit intérieur brut décevant en Chine au troisième trimestre, production industrielle en baisse en septembre aux États-Unis, les deux premières économies mondiales ont perdu de l’élan au troisième trimestre, ce qui pourrait affecter le niveau de la demande d’énergie.

La Chine protège le charbon

Les autorités chinoises ont également indiqué mardi qu’elles pourraient intervenir sur le marché du charbon pour faire baisser les cours, qui ont décollé récemment tout comme l’ensemble des énergies fossiles.

Ce développement est de nature à réduire les transferts de demande du marché du charbon vers celui du pétrole, et ainsi de priver les prix du brut d’un des réacteurs qui les propulsent depuis plusieurs semaines, a souligné Robert Yawger, responsable des contrats à terme sur l’énergie chez Mizuho Securities.

Mais ce n’est pas suffisant pour faire reculer le prix de l’or noir. « Les spéculateurs essayent de protéger leurs positions » et achètent dès que le marché commence à se replier, a décrit l’analyste.

Des opérateurs accumulent des options d’achats (contrats qui permettent d’acheter un produit à un prix défini à l’avance) à des prix sensiblement supérieurs à 90 dollars sur le WTI, ce qui montre qu’une partie du marché table sur une poursuite du mouvement à la hausse.

Les professionnels suivront mercredi la publication de l’état des stocks américains de brut, attendus en hausse pour la quatrième semaine consécutive. Jusqu’ici, cette augmentation continue dans un contexte de pénurie de l’offre n’a pas fait broncher le marché.

Mais pour les opérateurs, le chiffre global a systématiquement été trompeur, affecté par des révisions et masquant une situation plus complexe.

Robert Yawger relève ainsi que les réserves à Cushing (Oklahoma), principal point de stockage et de livraison pour le WTI, sont inférieures de 43 % à leur niveau de l’an dernier à la même époque et de 21 % comparé à 2019.

L’analyste s’attend à une hausse marquée de ces stocks, « ce qui va mettre les prix sous pression ».